Une course contre la montre dans le plus grand secret : c’est ainsi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a décrit l’opération « Bipeurs » lors de son intervention à la conférence du JNS (Jewish News Syndicate) dimanche soir. Cette opération spectaculaire, qui a fait exploser simultanément des milliers d’appareils de communication du Hezbollah en septembre dernier, aurait frôlé l’échec total selon les révélations du dirigeant israélien.

« Nous avons bombardé un scanner qui était censé venir d’Iran au Liban pour vérifier les téléavertisseurs. Puis nous avons appris qu’ils envoyaient les téléavertisseurs pour inspection en Iran, » a expliqué Netanyahou, dévoilant pour la première fois les coulisses de cette opération sans précédent. Face à ce risque imminent que le sabotage des bipeurs ne soit mis au jour, le Premier ministre a dû prendre une décision cruciale. « J’ai demandé : ‘Combien de temps leur faudra-t-il pour avoir une réponse [et découvrir le sabotage]?’ Ils m’ont dit qu’ils auraient une réponse dans la journée. J’ai dit : ‘Alors, activez l’opération immédiatement’. »

Lors de son intervention, Netanyahou a également abordé sa vision des relations israélo-palestiniennes, établissant un parallèle entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. « La seule différence entre les deux est que le Hamas vise à nous détruire immédiatement par des moyens militaires, tandis que l’Autorité palestinienne affirme qu’elle nous repoussera d’abord jusqu’aux frontières de 1967 en utilisant les instruments internationaux, puis qu’elle nous conquerra militairement, » a-t-il affirmé.

Le Premier ministre a également évoqué ses échanges tendus avec l’ex-président Biden concernant l’offensive israélienne à Rafah : « Biden m’a dit qu’il imposerait un embargo. Je lui ai répondu : ‘Monsieur le Président, je vous respecte. Respectez-moi, je suis le Premier ministre d’Israël. Et nous nous battrons jusqu’au bout si nécessaire’. »