En 2024, plus de 18 000 Israéliens sont descendus à leur parking pour découvrir qu’il était vide. Selon les chiffres, 0,4 % du parc automobile israélien a été volé, un taux parmi les plus élevés du monde occidental. La plupart des véhicules volés sont immédiatement acheminés vers la Judée-Samarie, où ils sont démontés pour pièces ou revendus.
Les méthodes sont d’une simplicité déconcertante : un ordinateur portable branché à la prise OBD du véhicule, parfois un simple tournevis, et le moteur démarre en moins de deux minutes. Si les Toyota Corolla et Mazda dominaient autrefois les listes des voitures les plus ciblées, les réseaux criminels s’attaquent désormais aux modèles électriques très prisés comme les BYD ou Geely, victimes d’une cybersécurité défaillante et d’un fort marché de pièces détachées.
Le phénomène coûte cher : en 2023, les assureurs ont versé 10,5 milliards de shekels en indemnisations, soit une hausse de 25 % par rapport à 2022. Mais au-delà de l’aspect économique, c’est l’impunité qui frappe. Entre 2017 et 2023, 85 000 voitures ont été volées en Israël, mais moins de 2 000 voleurs ont été condamnés.
Une proposition de loi entend durcir les peines et traiter les vols de voitures comme des crimes de type mafieux. Mais face à l’ampleur du phénomène et à l’inefficacité des moyens d’enquête, peu croient que cela suffira à freiner une industrie criminelle qui prospère au grand jour.