Au lendemain de leur passe d'armes virulente sur les réseaux sociaux, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, et son homologiue français Jean-Noël Barrot, ont eu un entretien téléphonique tendu au sujet de l’initiative visant à reconnaître un État palestinien. Saar l'a une nouvelle fois martelé : cette démarche « compromet la stabilité au Moyen-Orient » et « porte atteinte aux intérêts nationaux et sécuritaires d’Israël ».
Abordant l’éventualité d’une visite du président Emmanuel Macron en Israël, Saar a été catégorique : « Tant que la France poursuivra ses efforts préjudiciables aux intérêts d’Israël, il n’y aura pas de place pour cela. »
Comme il l'avait fait mercredi sur X, le chef de la diplomatie israélienne a également mis en doute la crédibilité du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. « Ses engagements dans la lettre envoyée à Macron ne sont pas fiables », a-t-il affirmé, rappelant que le dirigeant palestinien n’avait pas organisé d’élections depuis près de vingt ans et ne bénéficiait que d’un soutien limité parmi son opinion publique.
Saar a tenu à préciser qu’Israël « aspire à de bonnes relations avec la France », mais que celles-ci doivent reposer sur « le respect des positions israéliennes concernant les questions essentielles à sa sécurité et à son avenir ». Il a par ailleurs reproché à Paris une série de mesures récentes « anti-israéliennes ».
Au-delà du dossier palestinien, les deux ministres ont discuté de la situation dans la bande de Gaza, des tensions au Liban, du processus diplomatique avec l’Iran et de la guerre en Ukraine.