Israël

Qatargate: le téléphone du journaliste Tsvika Klein ne lui a toujours pas été restitué

3 minutes
20 avril 2025

ParGuitel Benishay

Qatargate: le téléphone du journaliste Tsvika Klein ne lui a toujours pas été restitué
Photo: Bardugo.net

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Le journaliste Tsvika Klein, un temps suspecté dans l’affaire du Qatargate, a été relâché sans aucune charge retenue contre lui.

Pourtant, les enquêteurs ont saisi son téléphone sans aucun mandat pour le faire et ne lui ont toujours pas restitué depuis trois semaines maintenant.

Le journaliste s’interroge sur ces méthodes en particulier vis-à-vis d’un journaliste dont le secret des sources doit être préservé.

Dans un tweet publié ce dimanche, le journaliste Tsvika Klein a vivement critiqué les méthodes utilisées contre lui. Il dresse une liste des actions entreprises à son encontre, qu’il qualifie de dérives préoccupantes : « Qu’on interroge un journaliste — passe encore. Qu’on transforme cette audition en garde à vue — dangereux, mais soit. Qu’on m’envoie en assignation à résidence sans fondement — au moins cela a été annulé. Qu’on fasse fuiter des informations depuis mon téléphone — inacceptable ! Mais bon. Qu’on fasse courir l’idée que je ne suis pas un journaliste mais un homme d’affaires — mensonge, mais passe encore. »

Mais c’est surtout la saisie de son téléphone portable par la police, sans mandat, qui suscite sa plus grande indignation. Klein, rédacteur en chef du Jerusalem Post s’indigne : « Dans quelle démocratie un téléphone appartenant à un journaliste, contenant des sources confidentielles, est-il confisqué sans mandat d’un juge et non restitué ? »

Face à ces accusations, la police israélienne a réagi en affirmant que « toutes les actions menées dans le cadre de l’enquête ont été effectuées dans le respect de la loi, conformément aux autorisations et aux ordonnances nécessaires ».

Dans une première prise de parole publique sur l’affaire qui le concerne, le journaliste Tsvika Klein avait publié une tribune dans Maariv dans laquelle il était revenu sur son expérience lors de l’enquête policière qui l’a visé.

« Lorsque j’ai été convoqué pour une simple déposition, j’ai répondu présent comme tout citoyen respectueux des lois », écrit-il. « Je pensais pouvoir aider, rien de plus. Puis, tout a basculé : en pleine audition, on m’a annoncé que je devenais suspect, placé en garde à vue. On m’a confisqué mon téléphone portable, sans mandat, sans explication. J’ai été interrogé pendant près de 12 heures, seul, sans pouvoir joindre ma femme qui était à l’étranger, ni parler à mes enfants pendant de longues heures. »

Il décrit des conditions difficiles et déplore les fuites organisées depuis son interrogatoire : « Des informations continuent de sortir alors que je suis encore réduit au silence, interdit de contact avec les médias. Mon nom a été sali, et la vérité n’a pas encore éclaté. »

Klein souligne que ce n’est qu’après plusieurs jours de silence que des voix de protestation ont commencé à s’élever : « Des confrères, journalistes, rédacteurs et professionnels des médias ont commencé à poser des questions : comment se peut-il qu’en Israël, un journaliste soit interrogé et placé en détention simplement pour avoir fait son travail ? »


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