International

Retour sur la visite de Donald Trump au Moyen-Orient

Une visite qui pourrait se résumer par contrats colossaux, honneurs royaux et surprises et inquiétude à Jérusalem

5 minutes
16 mai 2025

ParGuitel Benishay

Retour sur la visite de Donald Trump au Moyen-Orient
La Burj Khalifa à Dubaï illuminée en l’honneur de la visite de Trump, crédit : Maison Blanche

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La poignée de main historique avec l’ex-djihadiste Al-Sharaa, la levée des sanctions contre la Syrie, l’appel à Ben Salmane à normaliser « à son rythme », la « branche d’olivier » tendue à l’Iran – et l’accord d’armement « le plus important de l’histoire ». Voici les temps forts de la visite historique de Trump dans les pays du Golfe, au cours de laquelle il a évité Israël, tout en assurant : « Je ne la mets pas de côté. »

Le président américain Donald Trump achève ce vendredi sa première visite diplomatique depuis le début de son second mandat qui l’a mené en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, ponctuée d’annonces dramatiques et de déclarations historiques. Il a notamment annoncé la levée des sanctions contre la Syrie, devenant le premier président américain en 25 ans à rencontrer son président, l’ancien djihadiste Ahmad Al-Sharaa. Il a prédit que Damas ferait la paix avec Israël une fois « la situation stabilisée », a affirmé qu’un nouvel accord nucléaire avec l’Iran était « très proche », tout en continuant de menacer Téhéran d’une offensive si celle-ci refusait de « changer de voie » et de cesser son soutien au terrorisme. Il a aussi révélé que le Qatar jouait un rôle actif dans les négociations avec l’Iran. Mais surtout, à ses yeux, il a signé une série d’accords économiques et de ventes d’armes pour plusieurs centaines de milliards de dollars.

Le fait que Trump ait contourné Israël au cours de ce voyage alimente les inquiétudes à Jérusalem : le président américain serait-il en train de mener des initiatives régionales d’envergure sans concertation avec Israël ? Ces craintes se sont renforcées à la lumière de contacts directs entre Washington et le Hamas pour libérer l’Américain Edan Alexander, des signaux de souplesse face à l’Iran dans les négociations nucléaires -permettant à Téhéran de continuer à enrichir de l’uranium-, et le fait que les États-Unis ne conditionnent plus un programme nucléaire civil saoudien à une normalisation avec Israël. Dans ce contexte, certains médias américains évoquent aussi la frustration croissante de Trump à l’égard du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou – même si, en public, les deux hommes insistent sur la solidité de leurs relations.

Le voyage a débuté mardi en Arabie saoudite, où Trump a été accueilli avec tous les honneurs : escorte aérienne de chasseurs saoudiens a accompagné l’Air Force One, et contrairement à la visite critique de Joe Biden en 2022, cette fois, le prince héritier Mohammed ben Salmane l’attendait personnellement au pied de l’avion. Encouragé par son hôte, Trump a dès le premier jour annoncé la levée des sanctions contre la Syrie – une décision qui, selon des sources américaines, a même surpris certains hauts responsables de son administration. Lors de son discours à Riyad, justifiant cette mesure par la volonté d’offrir à la Syrie « une vraie chance de grandeur », il a reçu une standing ovation. « Oh, ce que je ne ferais pas pour le prince héritier ! », a-t-il lancé avec humour.

Cette décision historique va à l’encontre de la position israélienne. Un haut responsable israélien a déclaré sous couvert d’anonymat que Netanyahou avait demandé à Trump, lors de leur rencontre le mois dernier à la Maison Blanche, de ne pas lever les sanctions, craignant la répétition de massacres comme celui du 7 octobre. Toutefois, à Jérusalem, on affirme que le dossier syrien n’a pas été évoqué récemment avec Washington et qu’il ne s’agit donc pas d’une gifle diplomatique.

Mercredi, Trump est allé plus loin : il a rencontré en personne Ahmad Al-Sharaa – ex-membre d’Al-Qaïda, pour qui Washington avait autrefois offert une récompense de 10 millions de dollars. Cette prime a depuis été levée, après les prises de position modérées d’Al-Sharaa, qui a promis de protéger les minorités syriennes – promesse non tenue, vu les massacres perpétrés notamment contre les Druzes et les Alaouites. Il s’agissait de la première rencontre entre un président américain et un président syrien depuis celle entre Bill Clinton et Hafez el-Assad à Genève en 2000. Des photos montrant Trump et Al-Sharaa se serrant la main, aux côtés de Ben Salmane, ont circulé, et la Turquie a affirmé que le président Recep Tayyip Erdogan avait participé à la réunion en visioconférence. Ce sont Ben Salmane et Erdogan – que Trump ne cesse d’encenser ces derniers temps – qui auraient encouragé la rencontre.

Trump n’a pas totalement oublié Israël dans ce contexte : la Maison Blanche a précisé qu’il avait exhorté Al-Sharaa à rejoindre les accords d’Abraham et à expulser les terroristes palestiniens. Lors de son escale au Qatar, il a prédit que le président syrien reconnaîtrait Israël une fois la stabilité revenue dans son pays. Selon l’agence AP, il n’y a pas eu de confirmation de la part de la Syrie. Interrogé sur son opinion à propos d’Al-Sharaa, Trump l’a qualifié de « jeune homme charismatique, dur, avec un passé solide. Très solide. Un combattant ». Il a ajouté : « Je pense qu’il a une vraie chance de maintenir l’unité. C’est un vrai leader. Il a pris une initiative et il est plutôt impressionnant. »

Enfin, depuis Doha, Trump a livré une nouvelle déclaration retentissante : il s’est dit plus optimiste que jamais quant à la conclusion d’un nouvel accord nucléaire avec l’Iran, avant d’embarquer pour Abou Dhabi, dernière étape de cette tournée régionale.

Commentaires

BARKOHVA 5/16/2025

Je répète encore et encore . Le vent sauf erreur , change de Direction . Toujours se protéger contre des Changements de cette nature . C'est un vieux Dicton . J'espère me tromper . Mon père m'a toujours dit ,,,,,,, Méfie toi , même de ton Ombre .....