Tensions vives ce mercredi soir à Tel-Aviv. Des dizaines de manifestants ont pénétré dans le bâtiment du Likoud et se sont enchaînés dans les escaliers menant au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, situé à l’intérieur du bâtiment. Une bannière proclamant « Ambassade du Qatar » a été suspendue à la façade, tandis que certains manifestants brandissaient des « valises de dollars ». Plusieurs ont été expulsés de force par la police alors que des pneus étaient incendiés rue Bograshov.
« Nous menons un sit-in non violent de 600 minutes », ont déclaré les manifestants installés dans le bâtiment, dénonçant une gestion « cynique » du dossier des otages. « Ce lieu qui symbolisait jadis la responsabilité nationale est devenu une salle de marchandage avec les ennemis. »
Contrairement aux affirmations initiales du Likoud, selon lesquelles les manifestants n’auraient pas atteint le 11e étage – où se trouve le bureau de Netanyahou – les images contredisent cette version. Le Premier ministre, tout comme la majorité des cadres du parti, se trouvait à la Knesset au moment des faits.La police a confirmé que des individus avaient pénétré de force dans le bâtiment, affronté les forces de l’ordre et mis le feu à des objets dans les rues adjacentes, notamment à l’intersection de King George.
Ces actions s’inscrivent dans une journée de mobilisation marquant les 600 jours écoulés depuis le massacre du 7 octobre. En parallèle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à la place des Otages à Tel-Aviv pour une grande veillée organisée par les familles au cours de laquelle Idit Ahel, mère du jeune otage Alon, a lu une lettre poignante adressée à son fils : « 600 jours sans toi. Presque 52 millions de secondes. Comment continuer à vivre alors que tu es seul, blessé et affamé ? »

Arbel Yehoud aux côtés de Yarden Bibas, Eitan Cunio et Lucas Cunio lors d’une conférence de presse, à Tel Aviv, marquant les 600 jours de captivité des otages, 28 mai 2025, Crédit : Miriam Alster/Flash90
Le Hamas a annoncé en fin de journée être parvenu à une « entente de principe » avec l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, sur un éventuel accord de cessez-le-feu et de libération des otages. Israël nie et dénonce une opération de propagande et de guerre psychologique.
Un haut responsable israélien a précisé que bien qu’Israël ait accepté la proposition de Witkoff, le Hamas s’y oppose toujours fermement, et sa dernière offre reste inacceptable pour Jérusalem comme pour Washington.
Mais peu après, lors d’une déclaration publique aux côtés de Donald Trump, Witkoff a suggéré qu’un pas en avant était peut-être en cours : « Nous sommes sur le point d’envoyer un nouveau document. J’ai bon espoir qu’un accord de cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une solution de paix durable. »