L'envoyé spécial américain au Moyen-Orient Steve Witkoff a catégoriquement rejeté samedi soir la réponse du Hamas à sa proposition d'accord sur les otages, la qualifiant de "totalement inacceptable" et accusant l'organisation terroriste de "faire reculer" les négociations.Cette réaction ferme intervient après que le Hamas a formulé une série de demandes qui modifient substantiellement le cadre initial proposé par Washington.
Dans un communiqué officiel, Witkoff n'a pas mâché ses mots : "J'ai reçu la réponse du Hamas à la proposition des États-Unis. Elle est totalement inacceptable et ne fait que nous faire reculer." L'envoyé américain a exhorté l'organisation palestinienne à accepter "la proposition-cadre que nous avons présentée comme base pour des pourparlers de rapprochement, que nous pouvons commencer dès la semaine prochaine."
L'ultimatum américain est clair : seule l'acceptation du plan original permettra de "conclure un accord de cessez-le-feu de 60 jours dans les prochains jours", avec le retour de "la moitié des personnes enlevées encore en vie et l'autre moitié de celles qui sont mortes" auprès de leurs familles.
Les exigences du Hamas
La contre-proposition du Hamas modifie plusieurs aspects cruciaux du plan Witkoff. L'organisation a d'abord revu le rythme de libération des otages, proposant la libération de 4 otages vivants initialement, puis 6 supplémentaires, au lieu des 10 otages vivants prévus dans le plan américain. Plus problématique encore, le Hamas exige un retrait complet des forces israéliennes vers leurs positions d'avant le conflit, dépassant largement le simple "redéploiement" évoqué dans la proposition initiale. L'organisation réclame également un cessez-le-feu pouvant s'étendre de deux à sept ans à l'issue des négociations, bien au-delà des 60 jours initialement prévus.
L'organisation a enfin exigé l'arrêt du système d'aide humanitaire actuel, qui permet une distribution directe aux civils gazaouis sans passer par les structures du Hamas. Cette demande reflète la volonté de l'organisation de reprendre le contrôle des flux d'aide, un levier de pouvoir essentiel sur la population et véritable manne financière pour renflouer ses caisses, se réarmer et recruter de nouveaux membres.