Le député Ayman Odeh, président de la liste Hadash-Ta'al, a provoqué une vive polémique samedi après ses déclarations lors d'une conférence à Haïfa appelant à la fin de la guerre. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a immédiatement réclamé la levée de son immunité parlementaire afin qu'il soit interrogé par la police.
Lors d'une intervention publique à Haïfa, ville mixte du nord d'Israël où il est né, Ayman Odeh a tenu des propos particulièrement outranciers sur la situation à Gaza et l'avenir du conflit. "Gaza a gagné et Gaza gagnera", a déclaré le député arabe, ajoutant que "l'occupation doit être détruite et un État palestinien doit être établi".
Le président de Hadash-Ta'al a également affirmé que la ville de Gaza "a été détruite plus complètement que n'importe quelle autre depuis la Seconde Guerre mondiale", tout en soutenant que seule l'union entre "Juifs et Arabes" pourrait mettre fin au conflit.
Dans la partie la plus polémique de son intervention, Ayman Odeh a directement accusé le gouvernement israélien de génocide. "Quand ils nous attaqueront, nous leur dirons ouvertement : c'est un génocide, un nettoyage ancestral. C'est le génocide de Netanyahou", a-t-il déclaré.
Le ministre de la Sécurité nationale n'a pas tardé à réagir, adressant une lettre au procureur général pour réclamer la levée de l'immunité parlementaire d'Ayman Odeh. Ben Gvir souhaite que la police soit autorisée à interroger le député pour "incitation et soutien au terrorisme".
"De telles déclarations ne relèvent pas de la liberté d'expression, mais d'une incitation flagrante au terrorisme", a affirmé le ministre dans sa missive, soulignant que "dans un pays normal, quiconque crie 'Gaza gagnera' alors que des terroristes assassinent des Juifs serait immédiatement interrogé par la police".
Ben Gvir a noté dans sa lettre que "l'immunité parlementaire n'est pas une ville de refuge", rappelant que par le passé, la conseillère juridique du gouvernement avait approuvé des enquêtes contre des députés de droite. Il dénonce ce qu'il perçoit comme un "deux poids, deux mesures" dans le traitement des députés arabes.
Le ministre a également mentionné l'existence d'affaires en cours contre des députés de partis arabes, ainsi que des recommandations policières de dépôt d'actes d'accusation pour des "délits graves".