« S’il y a des sanctions dans la loi sur la conscription, il n’y aura plus de gouvernement ». a averti le chef spirituel du Shas, le rav Yitzhak Yosef après avoir été informé que le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Yuli Edelstein, était revenu sur les compromis conclus avec les orthodoxes, exigeant désormais une longue liste de sanctions sévères dans le texte législatif., et qui doit rencontrer le 1er ministre Benyamin Netanyahu aujourd'hui...

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...et la presse ultra-orthodoxe est en état d’alerte maximal et affiche un message sans ambiguïté : Israël est en route vers des élections, et le responsable, c’est Yuli Edelstein.

En une du Yated Ne’eman, l’organe de Degel HaTorah, on pouvait lire : « À cause des sanctions draconiennes d’Edelstein, qui tente de criminaliser les étudiants en Torah : Israël se rapproche d’élections ». L’article souligne que les rabbins ont été choqués par l’ampleur des sanctions économiques, qui pourraient coûter des milliers, voire des dizaines de milliers de shekels par an aux familles concernées.

Dans HaModia, affilié à la communauté hassidique de Gour, on titre : « Toutes les options pour empêcher ces décrets funestes sont sur la table », mettant en lumière les « sanctions terrifiantes » ajoutées à une liste déjà lourde de restrictions. Le journal annonce la tenue ce soir du Conseil des Grands de la Torah d’Agoudat Israël, qui doit examiner les réactions à envisager face à ce qu’ils qualifient de « persécution du monde de la Torah ».

Et le HaMevaser, journal associé au ministre des Affaires de Jérusalem et de la Tradition juive Meir Porush, du Judaïsme Unifié, titre : « La lutte contre le monde de la Torah s’intensifie ». Le journal accuse Edelstein d’avoir choisi « de brandir l’épée de la loi contre ceux qui sacrifient leur vie pour l’étude de la Torah ». Il compare même, avec ironie, son passé de prisonnier sioniste à sa conduite actuelle.

Manœuvres politiques à Jérusalem

Le bureau du Premier ministre tente, de son côté, de faire preuve d’optimisme. Netanyahu doit rencontrer Edelstein à nouveau aujourd'hui, après un premier entretien la veille au cours duquel, selon le bureau du Premier ministre, « il a été évoqué qu’un compromis est possible ». Néanmoins, selon certaines informations, Netanyahou aurait testé auprès des orthodoxes un deal politique : un engagement à ne pas dissoudre la Knesset avant la fin de la session parlementaire, en échange de la démission d’Edelstein. Mais dans les coulisses, les représentants orthodoxes sont clairs : « Le départ d’Edelstein ne réglera rien – le problème, c’est la loi, pas l’homme ».

Position d’Edelstein : pas de loi sans sanctions

Le bureau d’Edelstein, à l’issue de la rencontre, a publié un communiqué indiquant que « la réunion s’est déroulée dans une atmosphère positive et que d'autres discussions ont été planifiées » – un message identique à celui diffusé après sa réunion avec les délégués orthodoxes… qui ont immédiatement appelé à la dissolution du Parlement.

Au début de sa rencontre au bureau du Premier ministre, Edelstein a publié une déclaration – accompagnée d’une vidéo d’un discours prononcé le mois dernier – affirmant : « Une loi sans sanctions personnelles efficaces n’est pas une loi sur la conscription, mais une loi sur l’esquive ». Selon lui, le projet de loi présenté est le même que celui débattu depuis plus d’un an : avec des objectifs de conscription élevés, une montée en charge rapide et des sanctions personnelles. « Dans une période où les soldats de Tsahal et leurs commandants luttent contre le Hamas, je me dois de les soutenir, eux et leurs familles. Il faut élargir la source du recrutement pour garantir la puissance de l’armée sur le long terme et alléger le fardeau des réservistes ».