Le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadoch, révèle des détails sur la coopération entre Israël et une milice palestinienne dans le sud de la Bande de Gaza.

Après les déclarations d'Avigdor Liberman ce matin, et non démenties par le Premier ministre, il s'avère qu'Israël coopère avec un groupe armé dirigé par Yasser Abou Shabab, localisé dans le sud de la Bande de Gaza.

Selon des sources bien informées, Israël aurait transféré des armes aux membres de cette milice, principalement des fusils d’assaut de type Kalachnikov, pour la plupart saisis précédemment auprès du Hamas lors d’opérations militaires dans la région.

L’activité de la milice est concentrée dans le secteur de Rafah, une zone que les forces israéliennes ont récemment conquise et « nettoyée ». Les hommes d’Abou Shabab y opèrent désormais, en coordination avec les forces israéliennes.

Parmi les missions confiées à cette milice figurent la sécurisation de l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que des actions ciblées contre des éléments du Hamas encore actifs sur place.

Cette initiative serait le fruit d’une collaboration entre plusieurs agences de sécurité israéliennes, qui ont soumis la proposition aux plus hautes autorités politiques. Selon les mêmes sources, cette décision n’aurait pas nécessité l’approbation formelle du cabinet de sécurité.

À ce stade, la milice d’Abou Shabab constitue le seul groupe local avec lequel Israël entretient ce type de coopération. Aucun autre acteur gazaoui ne serait impliqué dans une démarche similaire.

Avigdor Liberman est revenu sur ces informations et a jugé que cette méthode était mauvaise et dangereuse: "Le Premier ministre du 7 octobre n’a rien appris et continue encore avec la même conception qui nous a menés au plus grand massacre de l’histoire de l’État. Netanyahou a, pendant des années, soutenu le Hamas et a refusé de m’écouter lorsque je disais que cela portait gravement atteinte à la sécurité de l’État d’Israël. Actuellement, il répète exactement la même erreur en transférant des armes à des clans affiliés à Daech à Gaza."

Des responsables sécuritaires ont vivement réagi aux déclarations récentes d’Avigdor Lieberman, qualifiées de « fuite grave et dangereuse ». Dans un communiqué, ils dénoncent une démarche motivée par des intérêts politiques étroits, affirmant : « Il semble qu’il n’existe plus aucune limite au cynisme et au populisme lorsqu’il s’agit de se mettre en avant ou de servir des ambitions politiques personnelles. »

Selon eux, les propos de l’ancien ministre constituent une atteinte directe à la sécurité nationale : « Ce type de révélations doit être une ligne rouge absolue pour toute personne soucieuse du bien-être de l’État. Elles nuisent avant tout à nos soldats sur le terrain et mettent en péril la vie de nos otages. »

Les mêmes sources ont insisté sur la nécessité de privilégier des alternatives opérationnelles : « L’intérêt d’Israël n’est pas de risquer la vie de ses soldats, mais de recourir à d’autres moyens lorsque cela est possible. »