Israël

Une fenêtre de la Cour suprême brisée en marge d'une manifestation en faveur de la réforme judiciaire

L'autorité judiciaire dénonce "le franchissement d'une ligne rouge"

3 minutes
7 juin 2025

ParJohanna Afriat

Une fenêtre de la Cour suprême brisée en marge d'une manifestation en faveur de la réforme judiciaire
Bâtiment de la Cour suprême Photo by Yonatan Sindel/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Une fenêtre de la Cour suprême d'Israël a été brisée jeudi soir vers 21 heures, lors d'une manifestation devant le bâtiment à Jérusalem. Les caméras de sécurité ont enregistré l'incident, révélé vendredi par les autorités judiciaires.

Selon une première enquête des forces de sécurité, la vitre panoramique donnant sur la ville sainte aurait été endommagée à l'aide d'une "arme blanche", possiblement un pistolet à air comprimé ou une fronde. L'incident s'est produit en marge d'un rassemblement des partisans de la réforme judiciaire, lors de laquelle le ministre de la Justice a promis de faire avancer la législation en ce sens. Des équipes composées de policiers, d'agents du Shin Bet et du système de sécurité des tribunaux ont été déployées pour identifier les auteurs de l'acte.

Dans un communiqué officiel, l'administration des tribunaux a qualifié l'événement de grave et sans précédent". "Les messages contre la Cour suprême sont inquiétants", indique le communiqué, qui ajoute que "s'il s'avère qu'il s'agit d'un acte délibéré, l'affaire doit être traitée avec la sévérité requise".

L'administration judiciaire a encore souligné qu'une attaque contre la Cour suprême constitue "un franchissement de ligne rouge et une violation des valeurs fondamentales de la démocratie israélienne", précisant qu'"aucune circonstance ne justifie la violence contre les institutions gouvernementales".

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a dénoncé l'incident : « Je condamne fermement tout acte de violence, quelle qu'en soit la forme, et en particulier contre les autorités ». Il a également appelé les responsables publics et les forces de l'ordre à agir contre toute manifestation de violence ou incitation.

Le président Herzog a également condamné cet acte : « La Cour suprême est l'un des piliers de la démocratie israélienne. Toute atteinte à sa structure et à son emplacement constitue un franchissement dangereux d'une ligne rouge. » Il a ajouté que « la violence, l'incitation et le vandalisme sont totalement inacceptables et doivent être fermement éradiqués."

L'organisation Tekuma 23 a vivement réagi à ces accusations, dénonçant un deux poids deux mesures. Dans un communiqué, elle dénonce "le ciblage de 100 000 manifestants de droite" venus protester contre ce qu'elle qualifie de "nature prédatrice du système judiciaire".

"Dans les démocraties, la liberté d'expression est également garantie aux citoyens qui protestent contre le comportement incontrôlé des juges", souligne l'ONG, accusant le système judiciaire d'agir "unilatéralement contre le camp national".

Tekuma va plus loin en accusant l'administration judiciaire de se comporter "comme un organisme piraté", reprochant aux autorités judiciaires de n'avoir "jamais critiqué les manifestations violentes de la gauche" lors des deux dernières années de contestation. L'organisation dénonce ce qu'elle appelle une "diffamation systémique" à l'encontre des manifestants de droite, estimant que les faits n'ont pas encore été établis.