Malgré des succès récents comme la vente de la société de cybersécurité Wiz à Google pour 32 milliards de dollars ou l’introduction en bourse d’eToro, le rapport souligne un déclin structurel qui pourrait remettre en question les fondements du high-tech israélien. Guerre, instabilité politique et révolution de l’intelligence artificielle convergent pour former une « tempête parfaite » qui affaiblit les atouts traditionnels du pays, notamment son image à l’international, son vivier de talents et la dynamique de son écosystème d’innovation.

Le signal le plus inquiétant est la stagnation du capital humain : la pénurie de développeurs, longtemps un marqueur du dynamisme du secteur, s’est inversée depuis 2023. De plus en plus de professionnels du numérique peinent à retrouver un emploi, un phénomène qui touche aussi les États-Unis, mais qui, en Israël, menace directement un secteur surreprésenté dans l’économie nationale. Le rapport note également un recul net de la création de start-up, une baisse du financement par capital-risque et un affaiblissement de la filière issue des unités technologiques de Tsahal, historiquement motrice dans la cybersécurité ou la fintech, mais moins adaptée aux défis actuels de l’IA.

Enfin, le contexte géopolitique pèse lourdement sur le secteur. Le PDG de RISE, Uri Gabai, rappelle que les difficultés ont commencé bien avant la guerre ou la réforme judiciaire, avec une paralysie politique prolongée depuis 2019. Or, contrairement à la vague cyber née presque naturellement, l’IA requiert une stratégie nationale structurée, encore absente aujourd’hui. Le rapport appelle à une réaction gouvernementale urgente pour éviter un repli durable de la tech israélienne sur elle-même.