Les forces de sécurité syriennes ont récemment intercepté une tentative de contrebande de roquettes iraniennes destinées au Hezbollah, marquant un nouvel indice d’un changement d’attitude de Damas envers le groupe chiite pro-iranien. Selon des sources syriennes citées ce lundi, les autorités ont saisi des roquettes de type Fajr-1 de calibre 107 mm, vraisemblablement transférées par un itinéraire de contrebande bien connu reliant Homs à al-Qusayr, près de la frontière libanaise.

Cela s’ajoute à une série d’opérations similaires survenues ces derniers mois. Le 5 juin, des forces syriennes ont intercepté une cargaison de missiles antichars et de grenades dissimulée dans un camion de légumes. En janvier, les services de sécurité publique ont empêché une autre tentative de contrebande dans la région de Tartous, où des fusils et des drones avaient été découverts.

En février, des affrontements entre soldats syriens et partisans du Hezbollah ont été rapportés, signe d’un effort du régime pour limiter la présence du groupe sur le sol syrien, dans le cadre d’un mouvement plus large visant à réduire l’influence iranienne dans le pays.

La contrebande d’armes est organisée en coordination entre l’unité 4400 du Hezbollah et l’unité 190 de la Force Qods iranienne, spécialisée dans les opérations en dehors des frontières iraniennes.

D’après une étude du centre Alma de recherche sur les défis sécuritaires au nord, dirigée par le chercheur Tal Beeri, on dénombre environ 130 points de passage entre la Syrie et le Liban, dont seulement six sont officiels. La majorité des itinéraires de contrebande se situent dans la région de la plaine de la Bekaa.

Durant les mois de combats dans le nord, l’armée israélienne a intensifié ses frappes contre les infrastructures de ces réseaux. Des frappes ciblées ont notamment éliminé Mohammed Jaafar Qasir, commandant de l’unité 4400, son successeur Ali Hassan Gharib, ainsi que d'autres hauts responsables. Des infrastructures de transport et des dépôts en Syrie ont également été détruits.