Tsahal a rendu publiques ce mardi les conclusions de son enquête approfondie sur les événements survenus au kibboutz Erez le 7 octobre 2023, lors de l’offensive sanglante menée par le Hamas. Le rapport, fruit de neuf mois d’analyse, met en lumière une résistance déterminée des civils et des forces locales, qui a permis d’empêcher la prise du kibboutz malgré l’infiltration de dizaines de terroristes.
Selon les conclusions de l’enquête, entre 15 et 20 terroristes ont tenté de pénétrer dans le kibboutz. Au moins deux d’entre eux ont été neutralisés. La bataille, violente, a coûté la vie au major (rés) Amir Naïm, membre de la force d'intervention d'urgence du kibboutz, et a fait plusieurs blessés parmi les soldats et les civils.
Le rapport se divise en trois phases distinctes :
À 6h28, des drones hostiles sont détectés dans le secteur. Le commandant de compagnie de la zone ordonne d'ouvrir le feu, l’un d’eux est abattu, tandis qu’un second explose sur une position militaire. Peu après, des terroristes du Hamas entament leur infiltration. La force locale d’intervention rapide est alors activée.
Un char israélien repousse un premier assaut, mais est lui-même touché par un missile antichar. Le commandant régional manœuvre entre Érez et Nir Am pour stopper une nouvelle tentative d’invasion.Vers 7h45, les membres du groupe de sécurité local détectent des véhicules suspects et ouvrent le feu après validation de leur supérieur. Une confrontation directe s’engage avec les terroristes. C’est lors de cet affrontement qu’Amir Naïm tombe au combat. Des renforts venus du kibboutz voisin, Or HaNer, viennent prêter main-forte. Les combats se poursuivent maison par maison.
À partir de 10h00, des opérations de sécurisation et de fouille sont menées avec le renfort de parachutistes et du Shin Bet. Le nettoyage systématique du secteur s’étend jusqu’au soir.
Parmi les principales conclusions, Tsahal admet un échec dans la protection immédiate des habitants du kibboutz, notamment en raison d’une image opérationnelle floue jusqu’en milieu de journée et de l’absence de commandement direct du chef de bataillon aux points critiques dans les premières heures. Toutefois, le rapport souligne l’héroïsme du chef du groupe de sécurité local, la bravoure des groupes de sécurité civils d’Érez et d’Or HaNer, ainsi que l’efficacité du char et de l’usage des drones dans le contrôle partiel de l’infiltration.
La mobilisation de la population locale a été exemplaire : 12 des 16 membres de la force de sécurité locale ont répondu présents, armés et déterminés. Une preuve, selon les enquêteurs, de la résilience du tissu civil face à une attaque d’une rare intensité.