Israël

Conclusions de l'enquête de Tsahal sur l'attaque du 7 octobre à Yakhini

L'armée israélienne a rendu ce mercredi matin les conclusions de son enquête concernant l'attaque du Hamas dans le mochav de Yakhini au nord du Negev, le 7 octobre.

3 minutes
11 juin 2025

ParGuitel Benishay

Conclusions de l'enquête de Tsahal sur l'attaque du 7 octobre à Yakhini
Photo: Ariel Palmon https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

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Ce mercredi matin, Tsahal a rendu public le rapport complet de l’enquête opérationnelle sur la violente attaque perpétrée contre la localité de Yakhini, dans le conseil régional de Sha’ar HaNegev, lors de l’offensive surprise lancée par le Hamas le 7 octobre.

Ce rapport met en lumière des défaillances majeures dans la préparation et la défense de la localité. Il reconnaît néanmoins de nombreux actes de bravoure accomplis tant par des soldats que par des civils. Le comité d’enquête conclut sans équivoque que l’armée a échoué à protéger la zone de Yakhini.

Malgré l’effet de surprise, les forces de sécurité et les habitants ont opposé une résistance déterminée. Après plus de trois heures de combat acharné, les huit terroristes infiltrés dans le moshav ont été neutralisés. Le bilan humain reste lourd : six morts dans la localité et onze autres victimes aux abords immédiats.

L’assaut a commencé à 7h05, lorsque des membres du Hamas ont franchi la route 34. Après une tentative avortée de prise d’otages dans une station-service et au kibboutz Gevim, les terroristes ont poursuivi leur carnage sur la route, assassinant plusieurs civils, dont des ressortissants étrangers et le sergent-chef Roï Moshé.

Les huit terroristes ont ensuite pénétré dans le moshav Yakhini par un portail piéton resté ouvert. Divisés en deux groupes, ils ont lancé une offensive meurtrière dans les rues du village. Un officier de la brigade Guivati, en congé, a immédiatement alerté les fidèles rassemblés à la synagogue et participé à la riposte.

Durant les premières minutes critiques, des membres de la police des frontières et une patrouille de reconnaissance ont tenté de contenir les terroristes, permettant à plusieurs habitants de fuir. Plusieurs civils ont été tués, dont Ilan Avraham, qui a refusé de coopérer avec les terroristes, ainsi que Yizhar et Elitsour Hajbi, abattus alors qu’ils tentaient de s’échapper.

D’autres victimes, parmi lesquelles le major Peleg Salem, officier logistique de la brigade 460, et Jonathan Hajbi, neveu du chef de la sécurité locale, ont succombé en affrontant les terroristes.

Sur la route 34, deux rescapés du festival Nova, Amin et Adam Aliev, ont été tués. Le sergent Amit Guetta, combattant de l’unité Maglan, est tombé en tentant de déjouer une embuscade des terroristes.

Plus tard, la sergente-chef Ravit Hanna Assayag, de la police des frontières, a été assassinée par un terroriste retranché dans une structure mobile lors des opérations de ratissage.

La situation a été reprise en main avec l’arrivée de renforts militaires. Les derniers terroristes ont été éliminés dans les vergers vers 10h17.

Le rapport souligne que, si la compagnie responsable du secteur a pu contenir de nouvelles infiltrations, la cellule de sécurité locale était insuffisamment formée, sous-équipée et mal préparée. L’absence d’entraînement, les portails non sécurisés et les lacunes structurelles ont gravement compromis la sécurité du mochav et des alentours.

Les forces spéciales du Yamam, la police des frontières et d'autres unités de la police ont agi avec une grande bravoure, selon le rapport. Leurs actions décisives ont influé sur l’issue des combats.

Le rapport recommande une réévaluation du statut défensif de Yakhini, ainsi qu’un renforcement de la coopération entre Tsahal et les forces de sécurité en cas de crise, notamment dans les zones de l’arrière-pays.

Le mochav de Yakhini affirme que le rapport confirme ce qu’il savait déjà : le village n’a pas les moyens de se défendre efficacement. Elle exige son intégration parmi les localités prioritaires, l’octroi d’armes adéquates à la cellule d’intervention et la révision complète de ses dispositifs de sécurité. Le manque de conclusions opérationnelles claires dans le rapport présenté est vivement critiqué. Les habitants réclament que les leçons soient tirées et appliquées rapidement, sans se contenter d’un simple exercice bureaucratique.