''J’ai reçu une lettre d’espoir, de courage, de clarté. Le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas trace le chemin d’un horizon de paix'', a tweeté ce jeudi matin Emmanuel Macron.
Cet enthousiasme fait suite à une lettre envoyée par les services de Mahmous Abbas dans laquelle ce dernier prétend condamner le terrorisme, vouloir la libération des otages et la démilitarisation du Hamas, affirme souhaiter des réformes, des élections et la paix dans la région.
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Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a tenu à rappeler quelques vérités au Président français concernant le vrai visage de Mahmoud Abbas et de l'Autorité palestinienne:
''Le président de la République française, Emmanuel Macron, a manifesté une vive émotion à la réception d’une lettre de la part du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen). Il convient toutefois de s’interroger : qu’est-ce qui a pu susciter un tel enthousiasme chez le chef de l’État français à la lecture d’un message empreint de slogans vides, de promesses sans lendemain ressassées à l’envi, et de contrevérités dénuées de tout fondement ?
Cela fait désormais 614 jours que s’est déroulée l’attaque terroriste sanglante du 7 octobre – l’attentat le plus meurtrier perpétré contre le peuple juif depuis la Shoah – menée par des membres du peuple d’Abou Mazen. Et ce n’est qu’aujourd’hui, dans une missive informelle et timorée, rédigée sans même l’engagement direct de son auteur, que celui-ci évoque les événements – s’adressant, de surcroît, au président français, comme si la France avait été la cible de l’assaut.
Il s’agit là d’une triste mascarade. À la tête d’une autorité déliquescente et corrompue, Abou Mazen proclame son opposition au terrorisme – des déclarations qui rappellent étrangement celles formulées par Yasser Arafat dès 1993. Dans les faits, cependant, l’Autorité palestinienne continue de rémunérer les auteurs d’attentats ainsi que leurs familles, institutionnalisant ainsi l’incitation au terrorisme.
Quant à la lutte contre le terrorisme, force est de constater qu’aucune action concrète n’est entreprise par Abou Mazen pour en prévenir l’essor en Judée-Samarie, y compris celui fomenté par le Hamas. Le nombre de terroristes actuellement détenus dans les prisons de l’Autorité est nul. Ce n’est pas Emmanuel Macron qui en paie le prix, mais bien l’État d’Israël, contraint depuis des décennies d’affronter une politique palestinienne qui érige le terrorisme en mode d’existence.
Les déclarations d’Abou Mazen quant à sa volonté de démanteler le Hamas et à l’intention de l’Autorité de reprendre le contrôle de la bande de Gaza relèvent d’une totale déconnexion avec la réalité. Chacun se souvient du retrait précipité de l’Autorité de Gaza en 2007 – alors même qu’elle y disposait d’une supériorité manifeste sur le Hamas – peu de temps après le retrait israélien de la Bande de Gaza. En vérité, l’Autorité peine même à exercer un contrôle effectif sur les territoires de Judée-Samarie qui relèvent pourtant de sa compétence.
Dans cette optique, le projet d’établissement d’un État palestinien – qui ne verra pas le jour – ne ferait que reproduire l’échec de Gaza à une échelle démultipliée. À l’instar de ce qui s’est produit après le désengagement, un tel scénario ne pourrait que favoriser la montée en puissance rapide d’éléments extrémistes et entraîner une perte totale de contrôle.
Les discours portant sur de prétendues réformes sont eux aussi dénués de fondement. Aucun progrès n’a été constaté quant à l’incitation à la haine envers Israël – que ce soit dans les programmes scolaires, dans les médias ou dans les lieux de culte. La politique des paiements aux terroristes (« Pay for Slay ») demeure inchangée. Les réformes invoquées par Abou Mazen ne sont, en réalité, qu’une mise en scène convenue entre lui et le président français.
Emmanuel Macron voit peut-être dans cette lettre un message d’espoir, mais Israël ne saurait – et ne doit pas – fonder sa politique sur des illusions qui se sont brisées à maintes reprises dans le passé. Si le président français tient tant à la création d’un État palestinien, il devrait peut-être l'envisager sur le territoire français''.