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Macron s'engage à ''participer aux opérations de défense d'Israël''

Le Président français a tenu une conférence de presse vendredi soir au sujet du conflit entre Israël et l'Iran.

4 minutes
15 juin 2025

ParGuitel Benishay

Macron s'engage à ''participer aux opérations de défense d'Israël''
Photo by Marc Israel Sellem/POOL

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Le Président français, Emmanuel Macron, a tenu vendredi soir une conférence de presse au sujet du conflit entre Israël et l'Iran, quelques heures après le début de l'opération Am Kelavi.

Il a commencé par reconnaitre la légitimité d'Israël pour agir: ''L'Iran porte une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région, a soutenu le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, s'est félicité de l'attentat terroriste du 7 octobre, à la suite duquel 50 compatriotes ont perdu la vie, et détient toujours deux otages français, Cécile Kohler et Jacques Paris. L'Iran fournit aussi des missiles à la Russie pour l'aider dans son agression contre l'Ukraine. Et donc, je le dis avec la plus grande clarté, le risque de cette marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et, plus généralement, la stabilité collective. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l'Iran posséderait la bombe atomique, car c'est une menace existentielle et une menace pour notre sécurité à tous. Mais nul n'est plus directement visé qu'Israël, dont l'Iran appelle sans relâche à la destruction'', a déclaré le Président français.

Macron a affirmé qu'Israël avait le droit de se défendre et a précisé concernant le soutien de la France: ''Ce n'est pas un soutien inconditionnel et sans limites. Nous avons soutenu toutes les opérations ciblées d'Israël, sa volonté de, très clairement, se protéger du terrorisme, mais en aucun cas, nous n'avons soutenu les opérations qui mettaient en danger la vie des civils, et c'est pourquoi nous avons appelé, dès la fin octobre 2023, à un cessez-le-feu sur le territoire. Pour ce qui est de l'Iran, nous soutenons la sécurité d'Israël. Si Israël devait être attaqué dans le cadre d'une représaille par l'Iran, la France, compte tenu de ses emprises, et si elle était en situation de le faire, participerait aux opérations de protection et de défense d'Israël. J'ai marqué notre disponibilité en ce sens. À l'inverse, je n'envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n'est pas notre rôle et ce n'est pas le chemin que nous choisissons, je l'ai déjà dit. Nous sommes pour un chemin diplomatique sur la question du nucléaire et du balistique iranien''.

Il a appelé à la retenue et au dialogue: ''Face au risque majeur de déstabilisation pour toute la région, la France appelle désormais toutes les parties à la plus grande retenue pour éviter l'escalade. La question du nucléaire iranien est une question grave, une question existentielle. C'est par la négociation qu'elle doit désormais être réglée''.

Le locataire de l'Elysée a tenu à rappeler que la guerre avec l'Iran s'inscrivait dans un cadre plus large et notamment le contexte de l'attaque terroriste du 7 octobre commise par le Hamas contre Israël.

Ensuite, il a redit sa détermination à reconnaitre un Etat palestinien en évoquant le sommet que la France organise avec l'Arabie Saoudite qui devait se tenir à partir du 18 juin et qui sera reporté en raison des récents développements. ''Les objectifs que nous poursuivons à travers cette conférence internationale coorganisée avec l'Arabie saoudite sont les suivants. En premier lieu, sécuriser la libération des otages et permettre l'arrivée dans la bande de Gaza d'une aide humanitaire massive. Ensuite, consolider le cessez-le-feu le plus durable possible. Troisièmement, enclencher un processus politique qui se substitue aux armes et qui permette d'obtenir une réforme de l'autorité palestinienne et la mise en place d'une administration sous l'autorité palestinienne dans la bande de Gaza, excluant le Hamas, qui doit être désarmé. L'objectif, c'est donc un État palestinien démilitarisé, reconnaissant l'existence et la sécurité d'Israël, qui doit recevoir le soutien d'une mission internationale de stabilisation. C'est le préalable indispensable à l'intégration régionale d'Israël et à l'établissement de sa reconnaissance mutuelle. Si nous devons décaler la tenue de cette conférence pour des raisons logistiques et sécuritaires, dans la mesure où les dirigeants de l'autorité palestinienne ne peuvent rejoindre les Nations unies, elle aura lieu au plus vite'', a-t-il déclaré.