Sur fond d'escalade entre Israël et l'Iran, le président chypriote, Nikos Christodoulides, a révélé que Téhéran lui avait demandé de transmettre un message au gouvernement israélien.
Des sources au sein du bureau du Premier ministre israélien ont confirmé que Benyjamin Netanyahu devait s’entretenir, dans la journée de dimanche, avec le président chypriote. Initialement prévue pour la veille mais reportée en raison de l’instabilité sécuritaire. « Les discussions vont se poursuivre. Je vous annonce que l’Iran nous a demandé de faire passer un message à Israël, c’est pourquoi je parlerai aujourd’hui avec le Premier ministre Netanyahu », a déclaré Christodoulides à des journalistes.
Le chef d’État chypriote a souligné que son pays cherche avant tout à contribuer à une désescalade.. Dans le cadre de cette médiation, il doit également s’entretenir ce même jour avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Christodoulides a par ailleurs exprimé son mécontentement face à la lenteur de la réaction de l’Union européenne face à la crise. Selon lui, le ministre chypriote des Affaires étrangères, Constantinos Kombos, a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE. « J’ai dit clairement que je suis déçu. L’Union ne peut pas prétendre jouer un rôle géopolitique et rester indifférente face à ce qui se passe, sans convoquer ne serait-ce qu’une seule réunion », a-t-il lancé.
Le président chypriote a également indiqué qu’il avait appelé le président du Conseil européen, António Costa, à inscrire la question à l’ordre du jour du prochain sommet du G7 qui se tiendra à Alberta, au Canada. Interrogé sur de possibles pressions exercées sur d’autres pays, notamment le Royaume-Uni, pour qu’ils n’interviennent pas dans le conflit, Christodoulides a répondu : « Il ne s’agit pas de pressions ni d’incitations. La République de Chypre a un rôle clair dans la région – nous dialoguons avec tout le monde. »
Concernant la présence militaire britannique sur l’île, il a réaffirmé que, selon les informations transmises par l’ambassadrice britannique à l’ONU, Barbara Woodward, les bases britanniques à Chypre n’ont pas été utilisées dans le cadre des opérations militaires récentes.
« Le rôle de Chypre est unique dans la région. Notre objectif est de parler à tous les acteurs, de transmettre des messages et de favoriser un climat propice à la fin de cette crise. » a conclu le président chypriote :Cependant, selon une dépêche de l’agence Reuters, l’Iran a officiellement démenti avoir transmis des messages à Israël via Chypre ou tout autre pays tiers.
Le rôle de Chypre dans cette affaire illustre l’émergence de petits États méditerranéens comme relais diplomatiques dans les crises régionales. Positionnée à la croisée des intérêts israéliens, européens et moyen-orientaux, Nicosie cherche à s’affirmer comme médiateur crédible, tout en envoyant un signal clair à Bruxelles sur l’attentisme de l’UE. Le démenti iranien, quant à lui, n’a rien de surprenant dans une phase aussi délicate, où les canaux officieux et démentis officiels coexistent souvent dans les jeux de communication diplomatique.