Israël

Naissance exceptionnelle de triplées dans le bunker de l'hôpital de Haïfa

La vie continue en Israël, malgré la guerre et les missiles iraniens comme en témoigne le rythme intensif dans les maternités du pays.

3 minutes
22 juin 2025

ParGuitel Benishay

Naissance exceptionnelle de triplées dans le bunker de l'hôpital de Haïfa
Photo: Pixabay

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Une naissance exceptionnelle de triplées a eu lieu la semaine dernière dans le bunker de l'hôpital Rambam de Haïfa, un complexe souterrain sécurisé situé dans le parking de l'établissement.

L’équipe obstétricale y a mis au monde une fratrie de triplées — toutes des filles — nées du premier accouchement du couple Issa et Iyat Bashir, originaires de Jadeida-Makr.

Depuis le début des hostilités, le complexe souterrain du Rambam a vu naître 60 bébés, dont huit par césarienne, deux paires de jumeaux et un seul cas de triplés. Ce dernier présente un tableau obstétrical rare et délicat : « Deux des filles sont des jumelles identiques partageant un même placenta, tandis que la troisième dispose d’un placenta séparé », explique le Dr Yaniv Tzipori, chef du service obstétrical et responsable de l’intervention chirurgicale. « Il s’agit d’une grossesse triple avec deux placentas — une configuration inhabituelle, associée à un risque accru de complications, en particulier à cause du placenta commun. »

La fréquence des grossesses triples est estimée à environ 1 sur 1 000. Une grossesse gémellaire monochoriale (partageant un seul placenta) est encore plus rare et présente des risques notables : fausse couche, accouchement prématuré, retard de croissance intra-utérin, prééclampsie, ainsi que des complications spécifiques comme le syndrome transfuseur-transfusé (TTTS), où l’échange sanguin entre les fœtus est déséquilibré. En conséquence, un suivi rapproché — échographies et examens Doppler bihebdomadaires — a été nécessaire.

La mère a été hospitalisée dès la 30e semaine de grossesse en vue d’un suivi intensif. L’accouchement, planifié pour la 33e semaine, visait à optimiser les chances de survie et de bonne santé des nourrissons, malgré les risques liés à la prématurité.

L’intervention a eu lieu lundi dernier, sous protection renforcée dans le complexe fortifié. L’équipe médicale pluridisciplinaire comprenait le Dr Tzipori, la Dr Noa Frishman-Marciano, la sage-femme Anya Narkis, une équipe d’anesthésie, des infirmiers de bloc opératoire et une équipe néonatale mobilisée pour prendre en charge les prématurées.

« L’opération s’est déroulée sans complications, les trois nouveau-nées sont en soins néonatals et leur état est bon », a déclaré le Dr Tzipori.

Très ému, le père, Issa Bashir, a confié : « Je suis comblé. Que mes filles soient en bonne santé, c’est tout ce qui compte. Garçons ou filles, chaque enfant est une bénédiction. Je leur souhaite une belle vie, et pour notre pays, paix et tranquillité. »

Les maternités de tout le pays fonctionnent dans des circonstances parfois difficiles pour permettre aux femmes d'accoucher dans les meilleures conditions.
Ce dimanche matin, lors de l'attaque de missiles iranienne, à l'hôpital Assuta d'Ashdod, par exemple, Lirad Ardadning, sage-femme de 46 ans du kibboutz Yad Mordekhaï, ne se trouvait pas dans un abri — mais au chevet d’une femme en train d’accoucher. En l’espace de six jours seulement, elle a assisté sept femmes à mettre au monde leur enfant, toutes alors que les sirènes retentissaient.

Lirad n’est pas étrangère aux réalités de la guerre. Il y a un an et demi, elle a dû quitter sa maison située dans la zone frontalière de Gaza. Et pourtant, face aux tensions actuelles, exacerbées par le conflit avec l’Iran, elle a choisi de rester en poste, fidèle à ce qu’elle décrit comme une vocation : accompagner des femmes jusqu’au moment où la vie triomphe — même lorsque le fracas de la guerre menace tout autour.

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