Face aux répercussions du contexte sécuritaire sur la scolarité, le ministère de l'Éducation israélien a pris une décision drastique : permettre aux lycéens de choisir s'ils souhaitent ou non passer leurs examens externes de fin d'études secondaires (bagrout, équivalent du baccalauréat). Cette mesure exceptionnelle, annoncée ce mercredi par le ministre Yoav Kish, vise à tenir compte de la "complexité de la période sécuritaire" et de son impact psychologique sur les élèves.
Un choix entre deux options
Selon le nouveau dispositif, chaque élève devra opter soit pour les examens externes traditionnels, soit pour sa "note de protection" (magen) - l'équivalent du contrôle continu - obtenue dans chaque matière. Le ministère insiste toutefois sur le caractère irrévocable de cette décision : il sera impossible de passer l'examen puis de se rabattre sur la note du "magen" en cas d'échec.
Pour les élèves qui maintiennent leur choix de passer les épreuves, le calendrier initial sera respecté. Les examens débuteront comme prévu lundi 30 juin, avec l'épreuve d'histoire en ouverture.
"Il ne s'agit pas d'une décision de convenance, mais d'une décision responsable", a justifié le ministre Kish lors de son annonce. "Nous ne pouvons ignorer le fardeau et les difficultés que les élèves ont subis ces dernières années, depuis la pandémie de coronavirus."
Le ministre a souligné l'accumulation des traumatismes subis par cette génération d'élèves : "Après une longue période de manque de routine, d'enseignement à distance dans des conditions complexes et de charge émotionnelle, l'imposition d'examens externes constituerait une charge excessive sur les élèves traduisant une déconnexion de notre part face à la réalité."
Une approche pédagogique repensée
Le ministère justifie cette mesure par un principe pédagogique fondamental : "Le rôle de l'examen est de refléter les connaissances et les efforts investis par les élèves tout au long de leur parcours, et non les conditions exceptionnelles et le fardeau émotionnel de la période actuelle."
Cette flexibilité vise particulièrement "les élèves pour lesquels les examens physiques pendant cette période ne sont pas possibles ou ne reflètent pas fidèlement leurs acquis", précise le communiqué officiel.
Yoav Kish présente cette initiative comme "un choix réfléchi qui vise non seulement à apporter une solution, mais aussi à instaurer une certaine sécurité et à redonner le contrôle aux étudiants".
Le ministère a également annoncé la poursuite du soutien aux élèves pendant les vacances estivales, à travers des programmes comme "l'école de vacances d'été" et un système de soutien psychologique, afin de "les aider à retrouver un chemin de stabilité et de résilience avant la prochaine année scolaire".