Une semaine après avoir disparu de l’espace public, le Guide suprême iranien Ali Khamenei est réapparu ce jeudi dans un discours télévisé, le premier depuis le cessez-le-feu avec Israël. Depuis un lieu non précisé – très probablement un bunker – il a revendiqué une "victoire" contre Israël et les États-Unis, affirmant que les frappes occidentales sur les sites nucléaires n’avaient causé que des dégâts "limités". Selon lui, "Trump devait faire une mise en scène pour son opinion publique" et Téhéran serait en capacité de réparer rapidement les infrastructures.
Se targuant d’avoir donné une "gifle" à l’Amérique, Khamenei a évoqué l’attaque de missiles sur la base américaine d’Al-Udeid au Qatar, menée par l’Iran mais soigneusement coordonnée à l’avance avec Doha et Washington pour éviter les pertes humaines. Une opération plus symbolique qu’opérationnelle.
Le Guide suprême a aussi dénoncé ce qu’il décrit comme un "prétexte occidental" autour du programme nucléaire pour tenter de forcer l’Iran à capituler. "Notre nation est forte et ne se rendra jamais", a-t-il martelé, tout en saluant l’unité du peuple iranien, qu’il a présenté comme soudé "épaule contre épaule".
Dans la foulée de son discours, le Conseil des Gardiens de la Constitution a validé une loi votée la veille au Parlement iranien ordonnant la rupture des liens avec l’Agence internationale de l’énergie atomique en réponse au silence de cette dernière face aux frappes israélo-américaines.
Ce retour de Khamenei à l’écran vise également à calmer les interrogations croissantes en Iran sur son état de santé et son rôle réel dans la gestion de crise. Plusieurs médias occidentaux ont évoqué des difficultés de communication entre lui et les hauts responsables militaires ces derniers jours, et CNN a rapporté des craintes au sein du régime que Khamenei puisse être pris pour cible.
En son absence, des luttes d’influence ont émergé au sein de l’appareil politico-militaire iranien. Des sources proches du pouvoir estiment que la ligne modérée – menée par le président Massoud Pezeshkian – semble avoir temporairement le dessus, avec une volonté affichée de rouvrir les canaux diplomatiques, y compris avec Washington, malgré les frappes récentes.