Selon des informations publiées ce jeudi soir par le journaliste Amit Segal, l’avocat du Premier ministre, Amit Hadad aurait mené, ces dernières semaines, des pourparlers discrets en vue de mettre un terme au procès impliquant le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou dans différentes affaires. Ces discussions se seraient déroulées en dehors du cadre officiel, sous l’égide de l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak.
Pour rappel, le chef du gouvernement est actuellement poursuivi dans trois affaires pénales majeures. Dans l’affaire dite « 1000 », il est accusé d’avoir accepté des cadeaux d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels de la part de riches hommes d’affaires. L’affaire « 2000 » le met en cause pour une tentative d’accord illicite avec Arnon "Noni" Mozes, propriétaire du groupe de presse Yedioth Ahronoth, en échange d’une couverture médiatique favorable. Enfin, dans le dossier « 4000 », il est soupçonné d’avoir accordé des avantages réglementaires à l’homme d’affaires Shaul Elovitch, directeur général de Bezeq, en contrepartie d’une couverture positive sur le site d’information Walla!.
D’après Amit Segal, une rencontre s’est tenue avant même le début du contre-interrogatoire de Netanyahou, au domicile d’Aharon Barak à Tel-Aviv. Y ont participé : Amit Hadad, avocat du Premier ministre ; Jacques Chen, avocat de Shaul Elovitch ; le professeur Barak Medina, figure de proue de l’opposition à la réforme judiciaire ; ainsi qu’Aharon Barak lui-même.
On ignore encore si l’initiative de cette réunion est venue de Barak ou des avocats de Netanyahou. Certains affirment qu’elle émanait des avocats de Netanyahou, d'autres soulignent que Me Hadad aurait seulement répondu à une invitation d'Aharon Barak.
Au cours de cet échange, l’éventualité d’une médiation pénale entre l’accusation et la défense a été évoquée, dans le but d’aboutir à la clôture du procès.
La loi israélienne permet à un ancien magistrat habilité de jouer le rôle de médiateur dans une procédure pénale. Toutefois, jusqu’à présent, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, s’est opposée à toutes les sollicitations en ce sens.
Aharon Barak aurait conditionné son implication à une démission de Binyamin Netanyahou de la vie politique, ce à quoi l’avocat Hadad a opposé une fin de non-recevoir, en précisant que le Premier ministre posait comme condition préalable l’absence de retrait de la vie publique et l’exclusion de toute reconnaissance d’indignité.
Au cours des discussions, la possibilité d’un abandon de la réforme judiciaire a également été évoquée. Certains participants ont perçu cette suggestion comme une offre alternative implicite. Néanmoins, Me Hadad a catégoriquement nié toute intention en ce sens, réaffirmant qu’aucune proposition de compromis n’était formulée.