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La feuille de route de Donald Trump pour le Moyen-Orient

Selon des informations obtenues par Israël Hayom, la feuille de route du Président américain pour le Moyen-Orient est ambitieuse et pourrait ne pas plaire à tout le monde.

4 minutes
26 juin 2025

ParGuitel Benishay

La feuille de route de Donald Trump pour le Moyen-Orient
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Suite à l’attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes, une conversation téléphonique à haute teneur stratégique s’est tenue entre le président des États-Unis Donald Trump, le secrétaire d’État Marco Rubio, le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer. Selon des informations obtenues par Israël Hayom, un haut responsable informé du contenu de l’échange a rapporté que les quatre dirigeants se sont montrés « euphoriques » face aux résultats de l'opération, notamment au succès des bombardiers B-2.

Mais l’enthousiasme exprimé ne se serait pas limité pas aux performances militaires. Les dirigeants ont longuement évoqué les prochaines étapes d’un ambitieux projet diplomatique.

Parmi les grandes lignes évoquées lors de cette discussion figurent :

  • La fin imminente de la guerre à Gaza, envisagée dans un délai de deux semaines. L’accord de sortie inclurait l’entrée en scène de quatre États arabes — dont l’Égypte et les Émirats arabes unis — pour administrer la bande de Gaza en lieu et place du Hamas. Les dirigeants restants de l’organisation seraient exilés, et les otages libérés.

  • L’ouverture à l’émigration pour les Gazaouis souhaitant quitter le territoire, avec le soutien de plusieurs pays d’accueil.

  • L’élargissement significatif des Accords d’Abraham à de nouveaux États arabes et musulmans, notamment la Syrie et l’Arabie saoudite, qui reconnaîtraient officiellement l’État d’Israël et établiraient des relations diplomatiques.

  • Une reconnaissance conditionnelle d’un futur État palestinien, dans le cadre d’une solution à deux États, à condition que l’Autorité palestinienne entreprenne des réformes substantielles.

  • La reconnaissance américaine d’une souveraineté partielle israélienne en Judée-Samarie, ce qui marquerait un tournant historique.

Cette vision, discutée dans la nuit de lundi à mardi, pourrait se concrétiser à très court terme, le premier jalon étant la fin du conflit à Gaza.

La volonté partagée de concrétiser ce nouveau paradigme diplomatique expliquerait, selon certaines sources, le récent message inhabituel publié par Donald Trump au sujet du procès de Binyamin Netanyahou. Le président américain souhaiterait que le Premier ministre soit libéré de ses contraintes judiciaires afin qu’il puisse se consacrer pleinement à la réalisation de ce projet de paix régional. C’est dans ce contexte qu’aurait été décidé le report du contre-interrogatoire prévu la semaine prochaine dans le procès Netanyahou.

En Israël, ces grandes lignes ne conviennent pas en tout point à tout le monde, notamment à l'aile droite de la coalition qui ne veut pas entendre parler de l'inclusion d'une reconnaissance même conditionnelle d'un Etat Palestinien.

Ainsi, Betsalel Smotrich, ministre des Finances, a prévenu: « L’élargissement des Accords d’Abraham constitue en soi une initiative louable : des alliances de paix fondées sur la puissance, porteuses de potentiel en matière de sécurité et de développement économique pour l’ensemble de la région. Toutefois, si cette initiative n’est qu’un vernis séduisant dissimulant une menace existentielle – à savoir le démantèlement territorial d’Israël, la cession de terres à nos ennemis et l’établissement d’un État palestinien terroriste, vingt fois plus vaste que Gaza, situé sur une zone stratégique qui surplombe la majorité du territoire israélien – alors la réponse est catégoriquement non. Merci, mais non. »

Il a poursuivi : « Nous avons déjà été les témoins de ce cauchemar, présenté à l’époque sous les apparences flatteuses d’un “nouveau Moyen-Orient” et d’un prestigieux statut international. Ces promesses creuses se sont soldées par des attentats sanglants dans nos centres urbains, causant des milliers de morts et de blessés, culminant dans le massacre le plus abominable subi par notre peuple depuis la Shoah. Depuis les événements du 7 octobre, rares sont les citoyens lucides de notre pays qui seraient prêts à consentir à une telle folie. Notre droit historique et moral sur cette terre n’est pas négociable. Point final. »

Et de conclure: « Monsieur le Premier ministre, qu’il soit clair que vous ne disposez d’aucun mandat – ni explicite, ni implicite – pour engager le pays sur une telle voie. Si des nations souhaitent établir la paix sur la base du principe de réciprocité, qu’elles soient les bienvenues. Mais si leur intention est d’exiger la création d’un État palestinien, qu’elles se détrompent : cela ne se produira pas. »

De son côté, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré : « J’ai peine à croire que le Premier ministre serait prêt à répéter les erreurs du passé, en s’engageant dans des négociations susceptibles de mener à l’émergence d’un État palestinien terroriste ou à des concessions périlleuses. Le peuple d’Israël aspire à une victoire claire et décisive – non à de nouvelles tentatives d’apaisement du terrorisme dissimulées sous le masque de la paix. Le Premier ministre le sait : seule une victoire sans équivoque, fondée sur la conquête, l’implantation et l’exercice d’une souveraineté pleine et entière, constitue une réponse appropriée au mensonge palestinien – certainement pas des retraits ou une capitulation face à des terroristes déguisés en êtres humains. »

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