Société

Suite de l'affaire du niqab à l'université Bar-Ilan

Interdite d’entrer à Bar-Ilan à cause de son niqab -nous vous l'annonçaient ici-même- elle est soutenue par ses camarades

3 minutes
27 juin 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Suite de l'affaire du niqab à l'université Bar-Ilan
Istock

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Étudiante en optométrie à l’université Bar-Ilan, Hala Odeh, étudiante originaire de Nazareth, a été récemment empêchée d’accéder au campus en raison du port du niqab – ce voile couvrant l’intégralité du visage à l’exception des yeux. Pourtant, selon elle, les réactions de ses camarades sont aux antipodes de l’attitude de l’institution. « J’ai été accueillie avec respect, je n’ai jamais ressenti de racisme. Mes camarades sont curieux, ils veulent comprendre. »

Réseaux sociaux

Dans une vidéo, on la voit donnant un exposé en anglais devant sa classe, sous les applaudissements. Mais l’administration, elle, reste ferme : « Le niqab représente une barrière qui nuit à l’apprentissage et à l’interaction », affirme le recteur de l’université, le professeur Amnon Albeck.

Dans une lettre adressée à la jeune femme, il précise : « Participer activement aux cours ne sert pas seulement l’élève mais enrichit l’ensemble du processus pédagogique. Cela suppose des échanges, parfois même des confrontations d’idées. Tout cela devient presque impossible lorsqu’un participant cache son visage. » Et d’ajouter que, contrairement au hijab ou à la kippa, le niqab empêche toute lecture des expressions faciales – un élément clé dans les discussions et les interactions, notamment dans une filière comme l’optométrie, qui comprend des cours pratiques et du travail en clinique.

L’affaire a suscité une vive polémique, en particulier dans la société arabe israélienne. Odeh dénonce une atteinte à la liberté de culte : « Ce n’est pas un choix esthétique, c’est un devoir religieux. Retirer mon niqab devant des hommes serait une transgression de ma foi. J’ai étudié un semestre entier, j’ai pris la parole en classe, été applaudie par des étudiants juifs et musulmans. Dire que le niqab nuit à l’interaction est tout simplement faux. »

Bar-Ilan, de son côté, insiste : « Nous respectons chaque individu, sa religion et ses traditions. Mais les règles de l’université exigent que tous les étudiants aient le visage découvert pendant les cours, dans les espaces communs et lors des activités académiques. Cette exigence vise à garantir la qualité de l’enseignement, la sécurité et une identification claire des personnes sur le campus. »

Selon l’université, la règle avait été expliquée à Hala Odeh avant le début de son cursus, et elle l’avait acceptée. Son changement de position en cours d’année a conduit à cette décision controversée, que la direction justifie par des « raisons pédagogiques, sécuritaires et administratives ».

Ce débat soulève des questions complexes sur les frontières entre liberté religieuse, exigences académiques et sécurité dans l’espace public.

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
Fleuron Industries Recrutement