Israël

Via Whatsapp : comment le Mossad a tenté d'obtenir la libération des détenus de la prison d'Evin à Téhéran

Les services israéliens ont contacté le fils du commandant de la prison pour lui proposer un marché

3 minutes
29 juin 2025

ParJohanna Afriat

Via Whatsapp : comment le Mossad a tenté d'obtenir la libération des détenus de la prison d'Evin à Téhéran
Prison d'Evin à Téhéran après la frappe israélienne

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Une semaine après l'attaque israélienne contre la prison d'Evin à Téhéran, de nouveaux détails émergent sur les préparatifs de cette opération audacieuse. Selon des révélations de Fox News basées sur des messages WhatsApp obtenus, les services de renseignement israéliens avaient tenté une approche diplomatique avant de recourir à la force.

Une négociation secrète par WhatsApp

Les services israéliens ont contacté Amir Hosseini Farzadi, fils du commandant de la prison d'Evin, l'ayatollah Farzadi, lui proposant un marché : convaincre son père de libérer les prisonniers politiques en échange de la préservation de sa vie.

Dans une série de messages révélés, l'agent israélien exige qu'Amir demande à son père "d'ouvrir les portes de la prison", avertissant que l'attaque commencerait "dans quelques minutes". Lorsque le fils s'inquiète du sort de son père, l'agent répond que rien ne lui arrivera s'il transmet le message.

Une évasion in extremis

Après avoir reçu ces messages, Amir Farzadi a immédiatement contacté son oncle, qui s'est précipité à la prison pour avertir son frère, le directeur. Les deux hommes ont été aperçus fuyant rapidement les lieux quelques instants avant le début des frappes israéliennes.

Depuis lors, le sort de l'ayatollah Farzadi, responsable de la prison depuis 2022 et sous sanctions américaines, demeure incertain. Aucune nouvelle de lui n'a filtré, et l'on ignore s'il a réussi à s'échapper ou s'il a été blessé lors de l'attaque.

Selon un bilan publié par les autorités iraniennes ce dimanche, 71 personnes ont péri dans l'attaque contre Evin, incluant "des membres du personnel, des jeunes hommes en service militaire, des prisonniers et des membres de leurs familles qui leur rendaient visite, ainsi que des résidents qui vivaient à proximité". La justice iranienne a également annoncé la mort du président du tribunal de la prison.

Les frappes israéliennes contre la prison d'Evin, qui ont notamment permis d'en faire sauter la porte principale, sont perçues comme un signal et un encouragement aux opposants iraniens contre le régime, dont un grand nombre était détenu sur le site.

Transfert vers "l'enfer de Karchak"

Selon le Telegraph, les détenues survivantes ont été transférées vers le centre de détention de "Karchak", surnommé "le trou de l'enfer". Situé à 60 kilomètres au sud de Téhéran, cet ancien refuge pour animaux transformé en prison concentre les pires conditions de détention du pays.

Une prisonnière a décrit dans un enregistrement audio clandestin son transfert : "Les bombardements américains et israéliens ne nous ont pas tuées, mais la République islamique nous a emmenées dans un endroit où elle est en train de nous tuer. C'est une mort progressive."

Les prisonniers hommes ont, quant à eux, été transférés vers la prison de Pashfafoya, près de Téhéran. Ces déplacements interviennent alors que le régime iranien a lancé une vague d'arrestations post-cessez-le-feu, appréhendant plus de 1 000 personnes et exécutant plusieurs autres, accusées d'"espionnage" et de "collaboration".

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
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