Le conflit intense de douze jours entre Israël et l’Iran restera dans les mémoires non seulement pour la puissance de feu déployée, mais surtout pour l’épreuve inédite qu’il a imposée au front civil israélien. Des dizaines de missiles lourds ont frappé des zones résidentielles, des écoles, des hôpitaux et des infrastructures critiques, obligeant des centaines de milliers de citoyens à se réfugier chez eux ou dans des abris parfois inadaptés.
Cette confrontation a révélé une vérité dérangeante : au-delà du Dôme de Fer et des systèmes d’alerte précoce, le véritable premier rempart de l’État d’Israël, c’est la qualité. Qualité de la planification, des infrastructures, des processus de contrôle et de la gestion des risques.
Sur le terrain, les défaillances se sont multipliées : abris inutilisables, pièces de sécurité non conformes, infrastructures civiles submergées. Il ne s’agit pas seulement de défauts techniques, mais de symptômes d’un manque criant de culture de la qualité et de conformité aux normes internationales telles que les standards ISO. Un récent rapport du Contrôleur de l’État a d’ailleurs pointé du doigt l’absence de supervision, de transparence, de formation et de scénarios d’urgence mis à jour.
Face à cette réalité, l’Union israélienne pour la Qualité appelle les autorités locales, les ministères et les institutions de sécurité à intégrer de manière systématique une culture de la qualité dans leur fonctionnement. Cela passe par l’élaboration de procédures d’urgence robustes, des exercices réguliers, des analyses d’échec et l’adoption d’une approche proactive et responsable.
Parmi les propositions concrètes figure l’idée de convertir temporairement les nouveaux quartiers résidentiels, encore vides, en centres d’évacuation d’urgence – ceux-ci ayant été construits selon les dernières normes de protection.
La résilience nationale ne se limite pas aux capacités militaires. Elle commence à l’échelle locale : une mairie qui connaît l’état des abris de son territoire, une école préparée à gérer une crise, une administration qui fonctionne avec rigueur et transparence. Dans une guerre moderne, gérer la qualité n’est pas un luxe bureaucratique – c’est une stratégie de défense à part entière.