La frappe israélienne du 23 juin contre la prison d’Evin, au nord de Téhéran, a fait 71 morts selon les autorités iraniennes. Ce site ultra-sécurisé, tristement célèbre pour abriter opposants politiques, intellectuels dissidents et détenus étrangers, a été ciblé dans le cadre de l’opération israélienne « Éveil du Lion », marquant une extension des objectifs au-delà des seules infrastructures militaires ou nucléaires.
Parmi les détenus figurent Cécile Kohler et Jacques Paris, deux citoyens français arrêtés en mai 2022. Syndicalistes engagés dans l’Éducation nationale, ils étaient en Iran pour rencontrer des enseignants grévistes. Accusés d’atteinte à la sécurité nationale, ils sont incarcérés depuis deux ans sans procès équitable.
Après l’attaque, les autorités iraniennes ont annoncé le transfert des prisonniers survivants vers d’autres établissements pénitentiaires de la province de Téhéran. Mais depuis, aucune information n’a été communiquée sur la situation de Kohler et Paris. Des ONG et des proches soupçonnent un transfert vers une prison plus sévère.
Dans ce contexte, le président Emmanuel Macron a téléphoné à son homologue iranien Massoud Pezeshkian pour exiger la libération immédiate des deux Français. Il a également insisté sur la nécessité de garantir la sécurité de tous les ressortissants français détenus en Iran. Lors de l’échange, le chef de l’État a maintenu une ligne diplomatique prudente : refus de s’impliquer dans l’escalade militaire entre Israël, les États-Unis et l’Iran, mais fermeté sur le dossier nucléaire et la question des droits humains.
Les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris, privées de toute nouvelle depuis l’attaque, ont demandé des preuves de vie urgentes. L’ambassade de France à Téhéran reste mobilisée, mais déplore le manque total de coopération des autorités iraniennes depuis l’incident.