Sécurité

Aide à Gaza : dissolution de la branche suisse d’un fonds controversé

Soupçonné de dérives et d’opacité, le fonds perd son statut en Suisse. Les autorités ont tranché.

2 minutes
3 juillet 2025

ParDelphine Miller

Aide à Gaza : dissolution de la branche suisse d’un fonds controversé
Photo: Khalil Kahlout/Flash90

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C’est une décision rare et lourde de sens. Le 2 juillet, la Suisse a annoncé la dissolution de la branche genevoise de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), un fonds d’aide à Gaza soutenu par les États-Unis et Israël mais vivement critiqué par de nombreuses ONG internationales.

Selon l’Autorité fédérale de surveillance des fondations, la structure ne remplissait pas les conditions légales minimales : absence d’adresse, aucun compte bancaire suisse, et un conseil d’administration non conforme. Un délai de 30 jours a été laissé à la fondation pour organiser sa fermeture officielle.

Mais au-delà des aspects juridiques, c’est le fonctionnement même du fonds qui est en cause. Des voix dénoncent un modèle d’aide parallèle, contournant les agences onusiennes et recourant à des sociétés de sécurité privées, parfois composées de personnel âgé et mal formé. Un ancien employé a affirmé à News 12 : « Il n’y a aucun moyen de garantir que l’aide n’atteigne pas le Hamas. »

Le fonds est aussi accusé d’avoir mis en danger la population : plus de 500 civils auraient trouvé la mort près des zones de distribution, selon des estimations croisées. Plusieurs ONG et responsables politiques, en Suisse et ailleurs, ont dénoncé une « instrumentalisation militaire de l’aide humanitaire ».

Berne, de son côté, a réaffirmé son attachement à un accès humanitaire neutre et sécurisé. Dix millions de francs ont été alloués à des ONG opérant à Gaza, comme Médecins sans Frontières ou Handicap International. La Suisse appelle également à un cessez-le-feu immédiat.

En mettant fin à la présence de la GHF sur son sol, la Confédération envoie un signal clair : l’aide humanitaire ne peut servir d’écran à des intérêts politiques ou militaires.

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