Hier soir sur la chaîne 13, Itamar Ben Gvir a rejeté tout accord de libération des otages sans victoire totale sur le Hamas, mettant en garde contre un effondrement du gouvernement.
Alors que les discussions diplomatiques s’intensifient pour parvenir à un accord sur la libération des otages, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a vivement réagi mardi soir dans l’édition centrale de la chaîne 13. « Je suis un refus de série des accords d’otages », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous devons conquérir toute la bande de Gaza et obtenir une victoire complète sur le Hamas. L’accord ne bénéficiera pas aux otages. Si nous ne détruisons pas le Hamas, nos enfants seront en danger. »
Ses propos, radicaux mais assumés, ont ravivé les tensions au sein de la coalition gouvernementale. Plusieurs sources internes affirment que le gouvernement ne survivra pas à un accord global, impliquant un cessez-le-feu durable et un retrait progressif. « Un accord partiel, oui. Mais pas plus. Au-delà, la coalition éclate », estime un responsable proche du Likoud.
Netanyahou mise sur un siège
Lors d’une réunion sécuritaire récente consacrée à la suite de la guerre, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a exprimé sa propre prudence. Il aurait défendu une stratégie de siège dans le nord de Gaza, évitant pour l’instant de s’engager vers un accord définitif. Une position qui semble chercher à ménager les différentes composantes de sa majorité.
Mais les lignes sont fines. L’axe stratégique que Jérusalem refuse d’abandonner — notamment le contrôle de certaines zones et la destruction des capacités militaires du Hamas — complique tout compromis.
Un accord… et après ?
Alors que les médiateurs attendent une réponse du Hamas dans les prochains jours, la question dépasse désormais le seul enjeu des otages. Un accord global pourrait signifier la fin de l’unité gouvernementale actuelle, mettant en danger la survie même du cabinet Netanyahou.
Les déclarations de Ben Gvir, loin d’être isolées, reflètent un état d’esprit partagé par une partie de la droite israélienne : sans victoire militaire claire, toute trêve serait perçue comme un échec. Et dans ce climat tendu, chaque mot prononcé à la télévision devient un avertissement politique.