Vie politique

Amnon Abramovitz : "Il faut disperser ces manifestations par la force !"

3 minutes
7 août 2020

ParIsraJ

Amnon Abramovitz : "Il faut disperser ces manifestations par la force !"
Israelis protest against Israeli prime minister Benjamin Netanyahu outside Prime Minister official residence in Jerusalem on July 30, 2020. Photo by Yonatan Sindel/Flash90 *** Local Caption *** ????\n\n?????\n???????\n?????\n?????

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"Il faut disperser ces manifestations par la force. Un Etat ne peut pas se permettre d'être vaincu par une poignée de gens violents !"

Surpris par cette déclaration du mégaphone de la gauche de la chaîne Hadashot 12 ? Ne le soyez-pas. Cette phrase d'Amnon Abramovitz date d'il y a quinze ans et concernait les manifestations - bien plus dignes - contre le désengagement de la bande de Gaza.

Vous en voulez encore? Cette fois-ci par le journaliste Nahum Barnea, l'une des autres icônes de la bien-pensance et du "camp du Bien": "Il y en assez de ces menaces quotidiennes qui risquent de faire chavirer le pays. Depuis que Mussolini a organisé sa Marche sur Rome en 1922, il n'y a jamais eu une tentative aussi limpide, aussi insolente de modifier les décisions du gouvernement et de la Knesset. Il n'y a pas d'autre alternative que de stopper ces Mussolinis avant qu'il ne soit trop tard".

"Notre démocratie doit se défendre contre ces rebelles de l'intérieur et doit passer à un état de démocratie agressive", écrivait Zeev Segal dans Haaretz.

Le correspondant de Yediot Aharonot pour les affaires de police avertissait : "Quiconque s'approchera de moi à un carrefour avec un ruban orange aura droit à un coup de poing dans la figure". Il n'avait pas hésité à appeler la police et l'armée à "tuer quelques uns des ces criminels juifs appartenant à ces gangs de colons afin de mettre fin à l'anarchie".

Le site Walla appelait la population à "se rendre sur les routes pour chasser ceux qui les obstruaient, et pour cela utiliser des lourdes chaînes, des matraques , des pitbulls et des jerricans d'essence"...

Sans oublier Ariel Sharon lui-même qui infligeait une gifle à ceux qui l'avaient adulé: "Ce sont des gens qui sont prêts à tout. Il y a là un groupe qui menace de mener le pays à sa ruine".

Et la liste est encore très longue.

On l'aura compris, les grands médias se mobilisèrent avec le même enthousiasme il y a quinze ans comme aujourd'hui. Mais à l'époque c'était contre les manifestations, aujourd'hui c'est pour les soutenir activement. A l'époque, c'était en faveur d'un Premier ministre qu'ils haïssaient jusqu'à ce qu'il vire à 180° et devienne soudain leur sauveur, aujourd'hui, c'est contre un Premier ministre qu'ils haïssent et rêvent de voir tomber. A l'époque, le droit de protester était présenté comme illégitime, comme une menace, aujourd'hui, il est érigé en valeur sacrée et intouchable par ces mêmes médias, et au diable le Corona.

La pudeur n'autorise pas à établir ne serait-ce qu'un semblant de parallèle entre ceux qui manifestaient il y a quinze ans, la crème du pays, et ce qui le font aujourd'hui. Mais une chose est certaine : à l'époque, tout fut entrepris pour désigner les manifestants comme des gens dangereux, extrémistes, violents, irrespectueux de la loi et ennemis de la démocratie. A l'inverse, ceux d'aujourd'hui sont choyés, justifiés, mis en valeur et encouragés par ces mêmes médias. Ils expriment une "véritable souffrance", ils sont "inquiets pour la démocratie israélienne", "ils représentent tout le peuple" etc.

Il y a quinze ans, toutes les normes de la démocratie et de l'Etat de droit furent écrasées par le bulldozer Ariel Sharon et les institutions de l'Etat avant que les bulldozers "Caterpillar" ne viennent raser les maisons du Goush Katif et effacer la présence juive.

Avec la complicité coupable des médias et du système judiciaire, qui appliquèrent avec méthode le dicton : "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage".

Photo Yonatan Sindel / Flash 90

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