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L’édito d’Avraham Azoulay : « Le début de la fin »

3 minutes
26 novembre 2020

ParIsraJ

L’édito d’Avraham Azoulay : « Le début de la fin »
Photo Paul Zerah

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(Extrait du LPH New 956)
La situation en Israël n’est pas formidable, c’est vrai. Mais rassurez-vous, ce n’est mieux ni en Europe ni en Amérique. La pandémie nous a poussés à négliger certaines tranches de la population. Ayant mis tous nos œufs dans le même panier de Super Zoom, nous sommes confrontés à une perte d’équilibre social et psychologique chez nos enfants. L’action s’est envolée, nos enfants beaucoup moins ! À l’instar des personnes âgées, il s’est développé en eux un nouveau gène, qui les « protège » du Corona officiel mais qui se nomme solitude. Le pire, dans ce phénomène, c’est que ceux qui l’ont contracté, à force de distance, ont fini par l’adopter et même par l’affectionner.


Dans la rue, beaucoup se sont habitués à se lamenter bruyamment. On hurle, on accuse sans fin le Premier ministre, on pointe du doigt la médiocre gestion de la crise, la gauche, la droite, les religieux et même les Arabes. La violence conjugale atteint hélas des sommets.


Le Covid-19 a mis à jour nos défauts. Nous ne retenons plus nos humeurs, ni notre haine. Tout semble permis. Les évènements et les propos marginaux prennent des dimensions disproportionnées. Que va-t-il rester au sortir de cette dégringolade ? Sommes-nous au bord d’une guerre civile ? Non !


On aurait dû, comme dans tout conflit, se serrer les coudes. Notre société, au lieu de garder une distance de sécurité, semble vouloir imiter le côté autodestructeur de la société américaine.


Dans le domaine politique, les spécialistes ont eux aussi du mal à s’y retrouver. Voyez nos « deux Premiers ministres » ! Gantz veut ressortir les vieux dossiers des sous-marins, même au risque de perdre la rotation qu’il désire tant. Bibi le retient discrètement, sachant que dehors, Bennett et les autres l’attendent. Ils se défient en permanence, menacent tous les jours d’aller à la rabbanout pour y obtenir le guet. Ils devraient. Mais pourtant non, le duo continue de cohabiter dans la même demeure. Rallumez le Waze !


Le virus va finir par s’en aller, un jour, mais en laissant derrière lui une population mondiale déboussolée qui devra panser ses plaies, des plaies profondes et en tout genre. L’homme aura dévoilé son vrai visage, découvert celui de son voisin, de sa famille, du monde. Il était temps ! La vérité est souvent douloureuse à entendre, à vivre aussi. Elle est néanmoins nécessaire.


Au bout du compte, notre peuple relèvera la tête, plus vite qu’ailleurs. L’annonce du vaccin nous a déjà redonné espoir.  « Le début de la fin », a dit Bibi. À quoi fait-il allusion, à qui ? Au terme de cette vague sans précédent qui nous a projetés à terre ? Aux élections imminentes ? À la reprise de l’économie qui vacille pour plus d’un million d’entre nous ? Ou au retour à l’air libre sur la terre d’Israël, avec masques mais sans menottes, pour Jonathan Pollard et Esther, sa femme ?


Il est temps de repenser notre itinéraire. Social d’abord, économique ensuite, et bien sûr politique.


Avraham Azoulay


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