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Tsunami politique, l’édito de Avraham Azoulay

3 minutes
28 octobre 2021

ParIsraJ

Tsunami politique, l’édito de Avraham Azoulay

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« La politique devient grande lorsqu’elle écoute les petits. » (Roland Poupon)

On ne parle que de lui. Les médias en raffolent, le monde juif encore plus ! La communauté est fragmentée : certains l’adulent, le trouvent brillant et courageux ; d’autres lui ont tourné le dos, déçus par ses propos équivoques sur Vichy, sur les Sandler... S’il n’était pas juif, on n’en aurait pas fait une maladie, pas même un titre sur i24news ou LPH NEW... Or non seulement il est bel et bien juif, mais en plus il fait état de sa judéité avec détachement et parfois même avec condescendance. Et là, personne ne s’y retrouve, ni ses supporters ni ses ennemis. En tout cas, la France tient enfin un sujet qui la passionne à l’unanimité : Zemmour, à toutes les sauces !
En Israël aussi, le peuple est divisé, au sujet du nouveau gouvernement et de son chef de file, quatre mois déjà après son investiture. L’atmosphère politique est chaotique et chaque jour qui passe, les attaques entre les deux camps se font plus violentes. Les deux partis opposés ne sont plus la droite et la gauche. La vraie guerre se déroule entre la droite de la coalition et celle de l'opposition – et c'est bien plus grave. Avec ses 70 mandats environ, l’aile droite est complètement divisée, et ses membres ne peuvent plus se rencontrer ni même s’assoir ensemble afin de former une coalition plus homogène. Le changement de cap laisse derrière lui une moitié du peuple désemparée et hargneuse, et l’autre dans une euphorie inespérée.
Ce ne sont ni les Arabes de Raam, trop heureux du miracle dont ils sont les témoins, ni Yamina ou Tikva 'Hadasha qui peuvent mettre fin à cette drôle d’union politique. Seul Meretz est capable de faire sauter ce gouvernement des contraires, car seul ce parti est prêt à tout perdre pour s’opposer à la fermeture des associations liées au terrorisme du Front populaire de libération de la Palestine ou pour empêcher le gouvernement de construire 3000 maisons en Judée-Samarie. Les jeux sont faits, rien ne va plus. L’Amérique de Biden, pourtant opposée à celle de Trump, est bien moins menaçante que le tandem Horowitz-Zandberg, plus à l'écoute d’Abou Mazen que ses électeurs eux-mêmes !
L’explosion du nouveau gouvernement aura-t-elle lieu à quelques jours de la ligne de départ d’un marathon de trois ans et demi, après le vote du budget ? En Israël, tout est possible : devenir Premier ministre avec six mandats, ou, avec 35 mandats, penser tous les jours qu'on peut de nouveau être le numéro un.
Boaron blue