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Roy Kais, journaliste spécialisé dans les questions arabes pour la chaine Kan 11, a dévoilé aujourd'hui une initiative citoyenne pour tenter de faire avancer le sujet de la libération des prisonniers israéliens retenus à Gaza par le Hamas.
Yoël Marshak, militant du mouvement des Kibboutzim et Samy Obed, habitant et journaliste à Gaza, sont derrière ce projet. Marshak est en contact avec le Hamas depuis 2009, au lendemain de l'opération Plomb durci. Il a invité en Israël les enfants des terroristes du Hamas tués pendant l'opération. Il leur a fait visiter le pays et les a ramenés à Gaza. Depuis, Marshak est resté en contact avec des responsables de l'organisation terroriste.
Il y a quatre ans, lorsque les négociations pour libérer les prisonniers israéliens ont été bloquées, il a décidé d'agir pour faire bouger les choses. Il est entré en contact avec Samy Obed, qui a ses entrées auprès des responsables du Hamas. Ce dernier a contacté le ministère de l'Intérieur à Gaza et a demandé à laisser entrer Marshak et un représentant des familles des prisonniers. A ce moment, en 2018, on lui oppose une fin de non-recevoir.
Au début de cette année, alors qu'il renouvelle la demande, Obed obtient le feu vert de la direction du Hamas: ils sont d'accord de laisser entrer Marshak, de discuter avec lui du sujet des prisonniers et pourraient même l'autoriser à rendre visite aux prisonniers. En revanche, il ne pourra pas être accompagné d'un représentant des familles des prisonniers. Par ailleurs, le Hamas s'est engagé à assurer la sécurité de Marshak, une fois à Gaza, sans toutefois vouloir le mettre par écrit.
Marshak s'est alors tourné vers le ministère de la Défense afin de pouvoir passer le barrage d'Erez avec la Bande de Gaza. Il raconte s'être entretenu avec une personne très haut placé du ministère qui l'a assuré que la question serait étudiée. Il n'a toujours pas reçu de réponse.
Marshak espère pouvoir mener son projet à terme. Il précise qu'il n'est pas mandaté par l'Etat d'Israël mais il est persuadé que s'il parvient à entrer à Gaza, à discuter avec des responsables du Hamas, voire à rendre visite aux prisonniers, il déclenchera un enchainement positif des événements qui pourrait mener à la libération des civils israéliens retenus à Gaza.
Cette révélation de Kan associée à la vidéo qu'a diffusée le Hamas cette semaine d'Isham Al Sayed, souffrant, témoigne d'un soudain empressement du Hamas pour remettre le sujet des prisonniers à l'ordre du jour et mettre la pression sur Israël. L'organisation terroriste pourrait vouloir profiter de la période électorale pour obtenir un accord d'échanges de prisonniers.
Du côté israélien, tous ces signaux sont reçus avec prudence. Les parents d'Isham se sont dits heureux d'avoir revu leur fils, sept ans après sa disparition, mais refuse d'accepter un accord qui ne comporterait que la libération de leur fils. Ils ont affirmé que, pour eux, il fallait que tous les prisonniers soient libérés en même temps.
Les négociateurs israéliens ne sont pas prêts à réitérer un accord Shalit, qui a montré ses limites et ses lacunes. La vidéo publiée cette semaine aurait pour vocation de montrer à la communauté internationale que le Hamas fait tout pour maintenir ses otages en vie et que s'il arrivait malheur à Isham Al Sayed, ce sera parce que les Israéliens ont refusé l'échange proposé.
Israël diffuse des messages dans le monde afin de pousser à la condamnation du Hamas et d'exiger la libération des prisonniers israéliens, en expliquant que l'entière responsabilité du sort de ces derniers est sur les épaules du Hamas.
L'organisation terroriste apparait plus que jamais déterminée à faire de la question des prisonniers une priorité et, pour la première fois depuis des années, donne le sentiment de vouloir régler définitivement la question.
Rappelons que le Hamas retient quatre captifs israéliens: les deux civils Isham Al Sayed et Avera Mangistu et les corps des soldats Hadar Goldin et Oron Shaoul, z'l.