Archive

Ayelet Shaked sur la réforme judiciaire: ”Est-ce que le jeu en vaut la chandelle? La réponse est clairement non”

4 minutes
4 août 2023

ParIsraJ

Ayelet Shaked sur la réforme judiciaire: ”Est-ce que le jeu en vaut la chandelle? La réponse est clairement non”
Photo by Avshalom Sassoni/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

L'ancienne ministre de la Justice, Ayelet Shaked, a publié en cette fin de semaine une tribune dans laquelle elle s'exprime sur la réforme judiciaire et la révolte qu'elle suscite.

''L'Etat d'Israël s'est affaibli cette année en conséquence de la querelle autour des changements dans le système judiciaire. Nasrallah a fondé Névé Hezbollah à Har Dov et n'a pas peur de provoquer, en sapant toute dissuasion israélienne. La course à l'armement se poursuit au Liban, les menaces contre Israël vont en augmentant. L'Iran est sur le point de devenir nucléaire, des investisseurs étrangers fuient le pays et le rayonnement d'Israël dans le monde a diminué. Si encore quelque chose de bon sortait de ce processus douloureux. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle? La réponse est clairement non''.

Shaked poursuit en formulant une critique à l'encontre des juges: ''Au cours de ces dernières années, le système judiciaire s'est octroyé de nombreux pouvoirs qui lui confèrent une large influence, très souvent sans base légale et de manière inédite. Des sujets moraux, au coeur de débats importants, ont été débattus dans les tribunaux et non au sein du Parlement''.

''Aucun doute que certains leaders de la protestation, d'anciens politiques, en ont profité pour leurs besoins politiques en menant une campagne agressive et en portant atteinte au saint des saints, Tsahal. Une campagne qui a instillé la peur et la haine envers le gouvernement et ses actions et envers des secteurs entiers de la population. Le résultat inévitable est la division au sein d'Israël et une véritable crise. Des gens bons, sionistes, qui aiment cette terre et qui lui donnent, ont vraiment peur et ne voient pas l'avenir de leurs enfants ici. Nous sommes dans un processus dangereux''.

 

L'ancienne ministre appelle ''à déposer les armes. La coalition doit arrêter et ne rien promouvoir sans un large consensus, les juges de la Cour suprême doivent comprendre que le seul fait de penser à annuler une Loi fondamentale (réduction de la clause de raisonnabilité ou loi sur la suspension du Premier ministre, par exemple) est un tremblement de terre: ils n'ont aucune autorité pour se mêler d'une Loi fondamentale, le seul fait d'en débattre est sans fondement légal''.

Shaked revient sur la méthode qu'elle avait employée pour modifier le système judiciaire: ''L'évolution plutôt que la révolution''. Elle estime que les changements proposés par le ministre Levin pour modifier la composition de la commission de nomination des juges n'apportera rien de bon, y compris pour la droite dans le pays.


 

Ayelet Shaked reconnait qu'elle s'inquiète pour l'avenir du pays: ''Pour nous, qui sommes nés ici, la réalité d'un Etat juif fort et prospère en Israël, peut nous paraitre évidente. Une donnée inchangeable. Nous avons surmonté depuis la création de l'Etat plusieurs défis de l'intérieur et de l'extérieur et nous avons toujours réussi. Pourquoi cela ne continuerait pas ainsi? Je pense que la période actuelle malmène cette pensée. Les événements que nous vivons ces dernières semaines peuvent constituer une rupture, qui sera difficile à effacer. Pour la première fois depuis mon enfance, j'ai peur des conséquences''.

Elle poursuit: ''Nous avons un couple d'amis, des médecins, très sionistes, reliés de toute leur âme à la terre d'Israël, ils nous ont dit cette semaine qu'ils pensaient partir au Canada pour quelques années. J'ai été choquée. Nous sommes vraiment au bord d'un effritement de notre société. Il y a des moments dans l'histoire d'une nation où il faut tout arrêter, repenser le parcours, juste avant que l'ethos national ne soit en danger réellement. L'Etat d'Israël est un miracle historique avec des gens merveilleux et une puissance militaire et économique. Nous avons le devoir de le préserver.
J'espère que le camp de droite comprendra que Rome n'a pas été créée en un jour. Aharon Barak aussi a choisi l'évolution plutôt que la révolution, sa révolution dure depuis plus de 20 ans. C'est ainsi que l'on instaure des changements sur le long terme. Nous pouvons toujours continuer la contre révolution conservatrice qui a commencé avec le Professeur Friedman et que j'ai poursuivie. Désormais, tout pas supplémentaire sur la base de la stratégie du blitz législatif ne fera que ramener la droite en arrière. Il est temps de travailler en silence et d'obtenir des résultats''.






Boaron blue