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Le chanteur populaire et lauréat du Prix d'Israël, Yehoram Gaon, a publié un post sur sa page FaceBook dans lequel il s'insurge face à ce qu'il décrit comme ''une compétition hystérique'' des journalistes israéliens pour effrayer la population en décrivant une réalité toujours plus angoissante.
''Je dois l'avouer, je ne peux pas vivre sans les informations, c'est une seconde nature chez moi, encore du temps où les informations étaient des informations desquelles j'apprenais vraiment ce qu'il se passait'', écrit Gaon.
Il poursuit: ''Aujourd'hui, les informations et les analyses ne sont qu'une collection de menaces militaires affolantes jusqu'au scénario catastrophe, une avalanche économique, une catastrophe juridique, un choeur de corbeaux qui croassent à quel point tout est mauvais, mauvais, mauvais. Heureusement que l'on peut encore respirer, parce que bientôt, on va nous annoncer aux informations que l'oxygène aussi s'est exilé à Dubaï''.
Gaon explique ce qui relève, selon lui, d'une hystérie journalistique à la recherche du plus grand scoop négatif: ''On a l'impression qu'il existe une compétition entre les différents journalistes et en particulier les correspondants militaires pour savoir lequel rapportera les informations les plus terribles au peuple qui réside à Sion. 'Le Hezbollah a déjà multiplié par cinq son matériel offensif prouvant un combat imminent', 'Cela va arriver tout de suite, ce soir, demain, au plus tard après-demain'. Celui-là n'a pas fini de parler que l'autre arrive et sur la chaine concurrente, le correspondant militaire annonce qu'au sein de l'armée de l'air, encore quelques centaines de pilotes ont annoncé qu'ils ne se présenteraient pas aux entrainements. Comment de pilotes avons-nous si tous les jours des centaines se retirent?''.
Et d'ajouter: ''Les correspondants économiques annoncent que l'économie s'effondre, il n'y a plus de médecins dans les hôpitaux, tous sont en train de partir, même les malades fuient en procession avec leur perfusion dans le bras, pour aller dans les hôpitaux du Nicaragua.
Ils se poussent les uns et les autres, nos journalistes zélés, dans une course horrible à celui qui sera le premier à annoncer au peuple, l'agonie totale du projet sioniste''.
Yehoram Gaon met en garde contre le phénomène de celui qui a trop crié au loup: ''Quand on l'entend la première fois, on est affolé et on tremble, la deuxième fois on ne fait que frissonner, la dixième fois que l'on entend qu'il n'y a plus d'armée, plus d'argent, plus de médecins, plus de high tech, qu'il ne reste plus rien et que l'on a éteint la lumière à l'aéroport, on zappe avec un calme stoïque sur une autre chaine pour voir un film, qui nous rappelle que le pays est encore à la même place qu'avant les informations. Nous sommes submergés de crises et d'avalanches et d'effondrements dans tous les domaines de nos vies, jusqu'à ce que cela ne soit plus crédible et que cela sonne comme une mode, si vous me passez l'expression.
J'espère qu'il ne nous arrivera pas, à Dieu ne plaise, l'histoire de celui qui criait au loup et que si quelque chose de vraiment grave devait de passer, nous ne serions pas prêts, parce que nous penserons que ce sont encore les informations et que nous continuerons à dormir''.
Yehoram Gaon rappelle que la Guerre de Kippour a pris tout le monde par surprise par manque d'informations. ''Ce qui se passe aujourd'hui est exactement l'inverse, un fleuve d'informations qui entraine le public à ne plus y croire et à être bercé par l'ennui. Alors j'ai une pensée hérétique: s'il était possible d'arrêter cette compétition, et d'utiliser cette force énorme dans les studios de télévision pour aller à contre-courant, contre cette recherche de la sensation, pour des informations véridiques, pour commencer à encourager le peuple, à le rassurer, à lui donner des forces et de la lumière et non à le déprimer, à l'effrayer et à obscurcir sa vie''.