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Des mots et des larmes. Par Muriel Achour

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29 décembre 2023

ParIsraJ

Des mots et des larmes. Par Muriel Achour
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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C’est bien connu, la Vérité n’est pas assez forte pour affronter le mensonge, l’hypocrisie, le cynisme, la haine.
C’est la raison pour laquelle il faut dire, crier, hurler la vérité.

Il faut témoigner, rappeler les faits. Inlassablement. Même si l’espoir de déciller les yeux de tous ceux qui sont aveugles ou pire, de ceux qui ne veulent pas voir est ténu, voire inexistant.
Il le faut pour la mémoire de nos morts, assassinés de la manière la plus barbare qui soit par des êtres dégénérés que je me refuse à qualifier d’humains, pour nos otages arrachés à leur famille, sans pitié, hommes, femmes enfants, bébés, vieillards. Pour tous les enfants qui porteront Dieu sait combien de temps les stigmates de la terreur, pour tous ces enfants devenus orphelins dans les pires des circonstances. Pour toutes les familles touchées cruellement par le deuil, pour tous ceux qui sont nés et vivent dans une réalité inacceptable, une réalité rythmée par les tirs de missiles et autres roquettes, par la course vers les abris, par l’enfermement qui leur est imposé pour rester en vie. Pour tous ces enfants devenus adultes sans avoir connu l’insouciance de l’enfance.
Pour mon peuple qui n’en finit pas de payer son tribut à l’antisémitisme depuis la nuit des temps et jusqu’à ce jour. Pour ce peuple qui a tant apporté au monde et qui quoi qu’il fasse est, voué aux gémonies, persécuté, attaqué, rejeté, haï, chassé, massacré et aujourd’hui encore menacé de mort ouvertement par certains états, par des foules haineuses et vindicatives arabes, musulmanes, islamistes ou encore wokistes, (peu importe le dénominatif, le dénominateur commun est le même : la haine des juifs), qui crachent leur venin à la face du monde.

Mon peuple saigne mais il faut bien admettre que le sang juif qui coule n’a jamais empêché de dormir grand monde. Inutile de refaire l’historique du martyrologue juif. Le sang juif sèche bien plus vite que les autres. Nous en faisons hélas l’expérience aujourd’hui encore.
Le 7 octobre nous avons tous été frappés par l’épouvante. Notre esprit, bien que réceptacle d’une histoire collective jonchée de bûchers, de pogroms, et de chambres à gaz, ne pouvait réaliser l’horreur dans laquelle nous avions soudain basculé ce Chabath, ce jour de Simhat Torah, ce jour de fête où d’habitude la joie explose et qui traditionnellement est célébré partout par des chants et des danses.
Nous nous sommes sentis soudain propulsés dans une autre dimension : science-fiction ? Film d’horreur ? Retour à l’époque la plus sombre qu’ait connu le peuple juif et qu’on croyait révolue ?
La bête immonde réincarnée dans les bourreaux du Hamas. Notre respiration s’est arrêtée, notre cœur a cessé de battre, et nos larmes ont coulé.
Comment peut-on faire face à tant d’horreur, de barbarie, de douleur, de malheur ? Et puis les témoignages ont émergé, les récits des miraculés dans la voix desquels résonnait l’écho de la terreur absolue, dans les yeux desquels on pouvait percevoir le reflet du démon, nous ont glacés d’effroi. Ils ont commencé à raconter la lutte héroïque pour la survie, contre des hordes barbares qu’on aurait crues sorties du moyen âge mais dont l’idéologie de mort appartient bien au 21è siècle.
Ces créatures sans âme sont venues pour exterminer, avec une cruauté qui n’a d’égale que la barbarie nazie, des familles entières, dans leur lit. Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés qui n’avaient que le tort d’être juifs. Les images disent le reste…
Il n’y a pas de mots pour exprimer le calvaire enduré par les victimes, pas de mots pour traduire les sentiments qui nous animent et nous déchirent jusqu’au plus profond de notre âme.
La parole s’est éteinte. Il faudra du temps, beaucoup de temps, pour qu’elle rejaillisse. Tant de vies fauchées en une journée. Tant de sang, de peur, de douleur, de mondes anéantis…

Aujourd’hui, personne ne peut dire ”je ne savais pas”. Le monde entier a vu et entendu. Les bourreaux du 7 octobre ne se sont pas cachés et ils ne nient pas leurs abominables crimes. Au contraire, ils les ont commis au grand jour dans une jouissance macabre, et ils s’en vantent.
Et pourtant, dans le monde, passé le choc de ce summum de l’horreur, très vite, des voix se sont fait entendre, de plus en plus fortes, de plus en plus menaçantes, des voix qui voulaient relativiser, justifier, excuser. Des voix qui, comme d’habitude s’acharnent à convaincre qui le veut bien que les victimes sont d’abord dans l’autre "camp", que les massacres sont conditionnés par un contexte de violence et que par conséquent Israël ne dispose pas, à la différence de tout pays souverain sur cette planète, de la légitimité morale qui lui permettrait de punir les assassins comme il se doit et de protéger sa population en anéantissant une fois pour toute l’escadron de la mort qu’est le Hamas.
Nous sommes sommés de faire preuve de "mesure" à l’encontre de nos ennemis, en temps de guerre, alors même que notre population civile a été attaquée et sauvagement assassinée, alors que 240 des nôtres ont été kidnappés sauvagement, ce matin du 7 octobre, ce samedi noir. Alors que nous continuons d’être attaqués sur notre terre, dans nos frontières, au nord et au sud, et qu’une grande partie de nos concitoyens sont aujourd’hui des réfugiés dans leur propre pays.
On nous dénie jusqu’au droit fondamental de la légitime défense. Notre état a 75 ans mais d’aucuns le considèrent encore comme un mineur. A quand un Etat d’Israël souverain ?
Une grande partie de l’Occident n’a toujours pas compris qu’on ne pouvait lutter contre ce mal absolu qu’est l’Islamisme avec les seuls attributs de la démocratie ! Ce sont là deux langages antinomiques.
Comment ne pas voir qu’il y a péril en la demeure ?
Hélas, il est à craindre qu’il ne le comprenne que trop tard. Le processus est enclenché depuis longtemps déjà. Le programme est lancé, les rouages huilés. Le cancer que constitue l’idéologie Djihadiste se répand partout, très vite et presque en toute impunité. Les terroristes du Hamas comme ceux de Daech ne peuvent être vaincus que par la force, par les armes, impitoyablement.
Ils doivent être combattus partout et sans répit, Ils doivent être éradiqués de la surface de la terre eux et leur idéologie mortifère, afin que le monde libre et ses valeurs puissent survivre, afin que l’Humanité triomphe de la barbarie.

 

Muriel Achour
Boaron blue