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”Personne ne mettra le feu à mon pays”: le cri du coeur de Hagay Luber, père d’un soldat tombé à Gaza

5 minutes
31 mars 2024

ParIsraJ

”Personne ne mettra le feu à mon pays”: le cri du coeur de Hagay Luber, père d’un soldat tombé à Gaza
Photo by Hadas Parush/Flash90

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Hagay Luber a perdu son fils, Yehonatan, tombé à Gaza le 25 décembre dernier. A la vue des débordements et des slogans dans les manifestations hier soir (samedi), ce père endeuillé a rédigé un texte poignant qui traduit sa désolation face à ces images et son amour pour Israël, pour lequel il a perdu un fils et pour lequel trois autres de ses enfants se battent en ce moment même.

Yehonatan Luber, z'l. Photo: Famille


''Personne ne mettra le feu à mon pays. Il y en a assez des menaces des extrêmistes. Et oui, même si parmi ces extrêmistes certains ont des proches (otages) à Gaza.

Vous ne mettrez pas le feu au pays. Il n'en est pas question. Et s'il le faut je me battrai contre vous. Des millions de gens vous regardent et ne vous font pas confiance, ne sont pas d'accord avec vous, sont scandalisés et uniquement par respect pour vous, ils se taisent.

Je ne me tairai pas. Mon fils a été tué à Gaza. Il a été défendre et libérer vos enfants et il a été tué. Il a tout abandonné, il a laissé derrière lui une femme enceinte et un bébé de 9 mois et il a été tué.

Il ne reviendra plus. Aucun accord ne le fera revenir. Alors j'ai le droit de vous le dire: vous n'avez pas le droit de détruire le pays. Vous n'avez pas le droit de vous déchainer. Vous n'avez pas le droit de bloquer des routes. Vous n'avez pas le droit de créer des affrontements avec les policiers. Vous n'avez pas le droit d'appeler à arrêter de servir dans Tsahal. Vous n'avez pas le droit d'attaquer une voiture de police. Vous n'avez pas le droit d'essayer d'entrer par effraction dans le domicile du Premier ministre. Le fait que vos enfants soient otages à Gaza est douloureux, malheureux, nous détruit tous à l'intérieur, c'est pour cela que j'enverrai encore les trois fils qui me restent pour se battre et se mettre en danger pour eux.

Mais cela ne vous donne aucun droit supérieur: vous n'avez pas le droit ''d'enlever les gants''. Vous n'avez aucun droit d'insulter les élus ni de crier ''honte''. Vous n'avez aucun droit de troubler l'ordre public. Vous n'avez aucun droit de bloquer l'aéroport. Vous n'avez aucun droit de proclamer une grève générale. Vous n'avez aucun droit de ce genre.

Retenez-vous! RETENEZ-VOUS. Exprimez votre opinion, mais ne criez pas. Dites qu'il faut un accord maintenant mais ne bloquez pas les routes. Dites que vous voulez échanger tout le monde contre tous les prisonniers, mais n'appelez pas à la rebellion. Dites que la Knesset n'a pas le droit de partir pour la trêve printanière mais n'insultez pas. Dites qu'il faut remplacer Bibi mais n'allumez pas de feux. Dites qu'il faut des élections maintenant mais ne pensez même pas à prendre d'assaut la Knesset. Dites que tout le monde a échoué mais n'imaginez pas, même un instant, procéder à un coup d'Etat.

Arrêtez de menacer ce peuple. C'est votre avis, nous l'avons entendu. Ne l'imposez pas. Vous voulez entendre mon avis? A mon avis, Yehonatan a été tué à cause des accords d'Oslo que certains d'entre vous ont soutenus. A mon avis, Yehonatan a été tué à cause du retrait de Gaza que certains d'entre vous ont encouragé avec des pancartes à l'entrée des kibboutzim.

Et malgré cela, je ne crie pas sur vous dans la rue, je ne vous bloque pas la route, je ne refuse pas de servir, je ne transfère pas mon argent à l'étranger, je n'insulte pas vos élus qui soutiennent encore aujourd'hui toutes ces catastrophes.

J'envoie et j'enverrai mes fils se battre. Je soutiendrai et j'obéiréi à tout gouvernement élu, même si son opinion est différente de la mienne. Je ne pense pas avoir le droit de détruire ce pays bien-aimé. Parce que maintenant nous nous battons, maintenant nous guérissons. Parce que maintenant nous nous unissons. Maintenant c'est le moment d'être ensemble vis-à-vis de l'extérieur. C'est le moment de montrer de l'amour.

Aux manifestants de Kaplan, aux militants d'A'him Laneshek, aux Barakim et aux Olmertim, qui ont toujours voulu renverser Bibi, je dis de ne pas profiter cyniquement de la douleur des familles. Non, non, non.

Chères familles d'otages sachez que nous n'oublions pas vos proches, nos frères, nous ne les avons pas oubliés et nous ne les oublierons pas. Mais arrêtez, pour l'amour de Dieu, pour l'amour de ce peuple, pour la victoire.

Et sinon, moi et d'autres nous serons là. Familles endeuillées, blessés de Tsahal, familles d'otages qui pensent autrement, nous nous tiendrons contre l'anarchie, nous ne vous laisserons pas faire. Il n'en est pas question. J'appelle les gens de droite comme de gauche qui veulent se joindre à moi dans cette lutte contre le combat violent, publicistes, donateurs. Ensemble nous allons créer une force qui s'opposera à cette folie.

S'il vous plait, parlez. Ne mettez pas le feu''.

(Traduction libre)


 
Boaron blue