Paris, France, April 29, 2024. The giant logo of the 2024 olympic games is installed in front of the city hall in Paris, the city hosting the games in 2024
Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.
Le Comité International Olympique à la botte de la cause palestinienne.
Il apparaît que devant l’immensité des enjeux et la pression politique du monde arabe, le CIO a finalement fait de la question palestinienne une cause politique à défendre coûte que coûte, de manière informelle.
HISTORIQUEMENT, LES JEUX OLYMPIQUES NE CONCERNENT QUE LES NATIONS ÉTABLIES. POURTANT, LA DÉLÉGATION PALESTINIENNE SERA REPRÉSENTÉE.
Les luttes se gagnent en dehors des champs de bataille. La métastructure olympique le sait, c’est bien à travers la communication informelle que l’effet rhétorique est le plus puissant : dissimuler les jeux d'intérêts permet une pénétration des idées dans l’espace social et dans l'inconscient collectif efficace, notamment lorsqu’on s’attache à éviter d’éveiller le soupçon du militantisme politique.
C'est ainsi qu'en 1986, à la veille de la première Intifada, le Comité Exécutif du CIO présidé par Juan Antonio Samaranch, surnommé dans le milieu «ça m’arrange » suite aux affaires de corruption sur l’attribution des villes, a activement participé à alimenter l’imaginaire de l’indignation de la non-constitution de la Palestine en tant que nation, en permettant de concourir sous bannière palestinienne. Une anomalie coercitive, éminemment politique, est née.
En soi, si l’avènement de la Palestine ne remettait pas en cause la possibilité pour les israéliens de vivre en paix, et donc, in fine, ne ferait pas peser sur Israel l’idée d’un génocide à plus grande échelle encore que celui commis à Be’eri, il n’y aurait pas d’enjeu majeur dans la position du CIO.
Là où la manœuvre politique est évidente, c’est que la décision du CIO de 1986 ne répondait d’aucune nécessité sportive.
Si bien qu’en 1988 à Séoul ou même à Barcelone en 1992, aucun palestinien n’a pu concourir dû au fait qu’ils n'avaient même pas le niveau pour être de “bons derniers”.
Il a fallu 10 ans et l’espace d’une génération entière pour former, hors de Palestine, les premiers athlètes à concourir sous bannière palestinienne aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Aux Etats-Unis, ils étaient au nombre de quatre représentants, et n’ont pas brillé pour leurs performances :
Saeed Al-Majed : 7e sur 8 dans sa série.
Maha Abu Roumi : 6e sur 6 dans sa série.
Jumana Manna : 51e sur 58 nageuses.
Nidal Ashkar : 59e sur 59 nageurs.
Ils ont néanmoins joué leur rôle historique d’ambassadeurs. Le CIO nage en pleine géopolitique.
Par contre, en 2024, des demandes diverses sont arrivées au CIO pour marquer collectivement le souvenir des otages civils pris à Gaza. Silence radio, on vous dit que nous ne faisons pas de politique.
Alors qu’une partie de l’Europe veut faire de la prise d’otages civils un juste tribut au gouvernement Netanyahu, la société d'organisation va refuser toute communication éducationnelle de lutte contre la barbarie.
Il paraît pourtant évident que dénoncer les crimes contre l’Humanité que constitue la prise d’otages et l’éventrement de civils pour leur simple judéité est, en ces temps, un devoir moral.
Mais engouffrés dans leur déni, le CIO répondra qu’ils n’instrumentalisent pas le sport pour la politique.
Il s'avère donc que, pour le CIO, militer pour reconnaître l'état palestinien n'est pas un acte politique, mais dénoncer les crimes contre l'Humanité commis envers des israéliens, lui, l'est.
Il faut comprendre que ce contrôle chirurgical de la communication n'est pas anodin. Karl Marx théorisait déjà, dans Le Manifeste du Parti Communiste, que les méta-instances (appelées superstructures) émettent un discours qui constitue la structure idéologique du peuple (infrastructure). Les lobbys et acteurs politiques proches de Samaranch ont donc contribué à établir un discours qui correspond à leurs intérêts particuliers, en devenant les proxys idéologiques de la cause palestinienne.
Ainsi, récemment, on a entendu le député Thomas Portes s’exprimer contre la venue d’Israel dans son obsession oratoire de criminaliser l’état hébreu. D’autres députés LFi, comme Manuel Bompard ou l’intervenant Pascal Boniface ont remis en question la présence d’Israel, en demandant le retrait de la compétition des israéliens.
Pour autant, ces surconflictualisateurs s’abstiennent bien de s’interroger sur la légitimité de la présence de la délégation des 8 palestiniens pour ces Jeux à Paris, alors que 130 otages sont retenus par le Hamas et qu’ils constituent, à chaque seconde, un crime contre l’Humanité au regard du droit pénal, cause pour laquelle le CIO refuse de se mobiliser.