Sécurité

Le général Gershon Hacohen: ”Si le Goush Katif existait encore, il n’y aurait pas eu de 7 octobre”

3 minutes
23 août 2024

ParIsraJ

Le général Gershon Hacohen: ”Si le Goush Katif existait encore, il n’y aurait pas eu de 7 octobre”
Photo by Liron Moldovan/Flash90

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Le général (rés) Gershon Hacohen a commandé le retrait du Goush Katif, il y a 19 ans exactement. Il était alors à la tête du 36e bataillon, un de ceux qui ont expulsé les Juifs de leurs maisons.

Déjà à l'époque, il exécute l'ordre en pensant que cette décision est mauvaise, mais jamais il n'aurait imaginé ce qui s'est produit le jour de Simhat Torah, le 7 octobre 2023.

Aujourd'hui, il affirme que si le Goush Katif existait encore, le 7 octobre n'aurait pas eu lieu.

Dans une interview donnée à Maariv, Hacohen explique: ''Après le retrait de Gaza et en raison de ce retrait, le Hamas a pris le pouvoir. Avant de prendre le pouvoir de force dans la Bande de Gaza, il avait remporté les élections, entre autres, parce que les Gazaouis lui attribuaient le mérite du retrait d'Israël. Ce retrait a prouvé aux Palestiniens que la lutte armée était la voie à suivre. Immédiatement après le retrait de Gaza d'Israël et sa prise de pouvoir, le Hamas s'est attelé à construire une force immense. Il a construit des compagnies, des bataillons, des brigades, des systèmes de commandement et de contrôle. La contrebande qui était insignifiante auparavant a inondé la Bande de Gaza après le retrait d'Israël, parce que l'Egypte n'a rien fait pour l'arrêter. S'il n'y avait pas eu le retrait de Gaza, il n'y aurait pas eu de 7 octobre, parce que le Hamas n'aurait pas pu s'organiser comme il l'a fait. Les préparatifs du 7 octobre ont pris des années. Tout le Goush Katif a été transformé en camp d'entrainement, en simulation de tanks, de barrières, de localités juives. Si nous avions été présents dans le Goush Katif, ils n'auraient pas eu d'endroits où s'entrainer''.

Interrogé sur la responsabilité du 7 octobre, le général de réserve estime que le premier responsable est l'armée: ''L'armée est la principale responable. Cela ne serait pas arrivé du temps de Rafoul ou Yanush. S'ils avaient eu entre les mains un document comme ''Les murailles de Jéricho'' qui décrit précisément l'attaque du 7 octobre et qui a été diffusé à toute la hiérarchie de l'armée, du renseignement militaire au commandement sud, ils auraient repoussé les limites. Mais les chefs de l'armée aujourd'hui n'ont pas pris au sérieux les menaces. Le rôle du commandant de division n'est pas juste de savoir de combien de forces il dipose mais d'être un capteur stratégique. C'est pour cela qu'il est général et pas simple officier. Si le commandant de division constate que quelque chose ne va pas dans la préparation de ses forces, il peut en référer jusqu'au Premier ministre, cela s'est déjà vu. C'est pourquoi, l'échec est avant tout un échec de l'échelon militaire qui n'a pas pris au sérieux le scénario d'une attaque surprise et n'a pas construit le système de défense et les avant-postes offensifs en fonction''.

Pour autant, Hacohen ne dédouane pas le Premier ministre: ''Evidemment en tant que chef suprême de l'Etat d'Israël, quand un événement de cette ampleur se produit, le Premier ministre est responsable. Il ne peut pas en être autrement. Ben Gourion avait une vision stratégique supérieure du système de sécurité mais cela fait des années que nous n'avons pas de dirigeant qui ont la supériorité sur l'aspect sécuritaire. Cela doit changer, l'échelon politique est celui qui doit proposer la construction des forces. Tsahal a considérablement réduit ses ressources pendant des années, de manière irresponsable. Où était l'échelon politique? Tsahal a pris la décision seul et l'échelon politique a approuvé''.

 
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