Malheureusement, le comportement et les intentions déclarées d'une grande partie de « l’élite » israélienne, y compris des organes gouvernementaux, militaires et judiciaires jusqu’aux plus hauts niveaux, nous amènent à nous demander si Israël n'est pas devenu un repère de freiers, ou plutôt si le pays lui-même mérite le qualificatif de freier.
Un exemple concret : Depuis près de dix mois, nous sommes empêtrés dans de prétendues négociations visant à obtenir la libération de nos chers otages. Nous nous sommes tous réjouis bien sûr lorsque certains otages ont été rendus à leurs familles il y a quelques mois. Mais où en sommes-nous aujourd'hui ?
Israël souhaite toujours que tous les otages rentrent chez eux. Cependant, les conditions de cette libération changent constamment, devenant de plus en plus drastiques au fil du temps. C'est du moins ce que nous sommes amenés à croire. La vérité est qu'il n'y a personne en face de nous avec qui négocier, l'autre côté de la table est vide. Le Hamas, avec un instinct très aiguisé, sait que sa meilleure posture est de rester silencieux. Les médiateurs autoproclamés, en d'autres termes les idiots utiles du Hamas : les États-Unis, l'Égypte et le Qatar, ne peuvent pas (comme s'ils l'avaient jamais voulu) faire pression sur le Hamas pour faire avancer les négociations. Non, la seule partie sur laquelle il est possible de faire pression est Israël. D'où leur injonction quotidienne : Israël doit faire toujours plus de concessions.
Ce processus de va-et-vient n'a absolument aucun sens : trop de paramètres de négociation sont soit inconnus, soit volontairement occultés par les médiateurs : combien d'otages sont encore en vie ? Qu'est-ce que le Hamas est prêt à accepter, le cas échéant ? Quelle sera la position de l'Égypte après le retour du Hamas : facilitateur du commerce illégal d'armes ? Que fera le Qatar : alimenter une fois de plus le feu en finançant la terreur ? S'il en a l'occasion, le Hamas se réarmera et se préparera pour le prochain 7 octobre. Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte le savent, mais ils refusent d'en parler. Croyez-nous, disent-ils, nous serons là pour défendre Israël, rien de mal ne vous arrivera, disent-ils. Et Israël cède, encore et encore et encore. C'est nous qui sommes les freiers dans ce drame. Le Hamas et ses complices se moquent de nous, de notre naïveté, de notre manque de détermination. Nous sommes les freiers.
Un autre exemple ? il y a peu, Israël a été attaqué en pleine nuit par le Hezbollah. Nous avions des preuves concluantes qu'ils allaient lancer des milliers de roquettes sur nous. L'armée de l'air israélienne a réussi à prévenir ce désastre potentiel en détruisant nombre de sites hostiles. Le Hezbollah a tout de même réussi à lancer 320 drones et roquettes sur Israël. Et puis soudain, en milieu de matinée, nous nous sommes arrêtés. Nous aurions pu, nous aurions dû profiter de notre position de légitime défense pour aller de l'avant et causer des dommages irréparables à l'ensemble du Hezbollah, à son quartier général, à chacun de ses tunnels et de ses cachettes. Mais non. M. Biden (qui, soit dit en passant, n'a pris aucune part à la défense d'Israël ce jour-là) a imposé à Israël « une réponse minimale et une cessation rapide des hostilités », et Israël a cédé. La vérité, c'est que M. Biden ne se soucie pas du tout d'Israël. Il n'est motivé que par sa propre image, sa future place dans les livres d'histoire, et la nécessité d'aider Kamala à gagner la prochaine présidentielle. Israël sait tout cela. Et pourtant, nous avons cédé. Il s'agit là d'un comportement freier incontestable. Nous sommes des freiers.
Troisième cas : tout le monde sait que l'échange de territoires pour obtenir la paix ne fonctionne pas. Tout le monde sait, en Israël et à l'étranger, que le retour aux frontières d'avant 1967 est pour Israël une stratégie suicidaire. Tout le monde sait que l'objectif numéro un de toutes les organisations palestiniennes est la destruction complète et totale d'Israël et l'anéantissement du peuple juif. Il suffit de lire leurs documents officiels, d'écouter leurs discours, d’observer leurs manifestations. Et pourtant, les nations du monde, oui pratiquement toutes, exercent une pression extrême sur Israël pour cette soi-disant solution à deux États et pour l'abandon de Jérusalem.
Mais ce que je trouve vraiment dévastateur, c'est qu'il y ait des millions d'Israéliens prêts à soutenir cette « solution ». Ils savent que nous serons tous perdants, ils savent que cela pourrait marquer la fin du peuple juif, et certainement (que D.ieu nous en préserve) la fin d'Israël, et pourtant ils l'approuvent. C'est un comportement autodestructeur de la part de ces freiers. Ce sont des freiers suicidaires.
Un dernier exemple : Que dire des centaines de milliers de personnes qui sont descendues dans la rue sous divers prétextes pour exiger le renvoi immédiat de Netanyahou? La raison importait peu, tout ce qu'ils demandaient était que Bibi disparaisse, si possible dans la honte, et qu'un de leurs « leaders éclairés » (Barak, Olmert, Lapid, etc.) prenne la relève. On leur a servi des « bubbe meises », des contes de fées : on leur a fait croire que si Bibi partait, tous les problèmes d'Israël disparaîtraient immédiatement et que nous vivrions éternellement dans la paix, la santé et la prospérité. Le problème d'un « bubbe meise », c'est que ce n'est qu'un conte de fées, et que seuls les plus grands freiers peuvent y croire. Pourtant, des centaines de milliers de jeunes Israéliens éduqués ont choisi de se faire les hérauts de cette cause, provoquant des divisions terribles au sein du peuple à un moment où nos ennemis étaient prêts à attaquer, à un moment où l'unité était la plus nécessaire. Freiers ils étaient. Ils le sont encore.
On peut se demander ce qu'il est advenu de l'Israélien fort, à la nuque raide et au caractère bien trempé que nous connaissions et aimions tous. Le « freier » est-il soudain devenu un attribut à la mode ? Être un freier parmi les nations n'est pas une position enviable, ce n'est pas une position durable. Il est temps de procéder à une introspection en profondeur et peut-être d'examiner de près les valeurs et les attitudes pour lesquelles Israël veut être connu. Il est temps pour nous de redevenir un peuple indépendant, fort et uni. Il est temps pour nous de redevenir les maîtres de notre propre destin sur notre terre historique, éternelle et promise d'Israël. Alors, avec l'aide de D.ieu, nous surmonterons nos faiblesses temporaires pour assurer un avenir brillant et sûr à nos enfants.
