Trois bactéries sur quatre isolées chez des tortues marines le long des côtes israéliennes se sont révélées résistantes à plusieurs types d’antibiotiques, selon une étude de l’Université de Haïfa publiée dans la revue Total Environment Microbiology. Cette recherche a été menée en collaboration avec le Centre national de sauvetage des tortues marines de l’Autorité des parcs et de la nature, ainsi que l’Institut vétérinaire Kimron.

Les scientifiques ont prélevé des échantillons respiratoires, cutanés et digestifs sur 23 tortues vertes et caouannes soignées au centre de Michmoret entre 2019 et 2021. Ces animaux avaient été blessés par des hameçons, des filets, des déchets marins ou encore par les tempêtes. Sur 93 souches bactériennes identifiées, une proportion alarmante présentait une résistance à plusieurs familles d’antibiotiques, révélant une contamination croissante des eaux par des résidus issus des activités humaines.

« Les tortues marines sont un indicateur naturel de l’état de notre environnement marin. Lorsqu’elles présentent un taux de résistance aussi élevé, cela indique clairement que notre système marin absorbe une pollution d’origine humaine », alerte le Dr Danny Morick, vétérinaire marin et chercheur à la Station de recherche marine Morris Kahn de l’Université de Haïfa.

Les auteurs de l’étude appellent à renforcer la surveillance environnementale et à approfondir les recherches sur le lien entre pollution terrestre et santé publique. Longévives et migratrices, les tortues accumulent déchets, métaux lourds et bactéries, agissant comme des sentinelles biologiques de la santé des écosystèmes côtiers méditerranéens.