L’indice des prix de l’immobilier pour le mois de juin, publié hier par le Bureau central des statistiques, confirme la tendance à la baisse entamée depuis plus d’un an. Contrairement à l’inflation générale qui continue de peser sur les ménages israéliens, le logement — pourtant longtemps considéré comme le moteur principal du coût de la vie — s’effondre.
Selon les données officielles, les prix ont reculé de plusieurs pourcents sur un an, touchant aussi bien les grandes métropoles que les villes périphériques. Ce phénomène soulève une question majeure : s’agit-il du résultat voulu des politiques gouvernementales, ou bien d’un signe inquiétant d’un ralentissement plus large ?
Certains analystes saluent le recul des prix comme une victoire des mesures prises pour freiner la spéculation et relancer l’offre. D'autres, en revanche, évoquent un effondrement de la demande, lié à l’incertitude économique, à la hausse des taux d’intérêt et à l’instabilité régionale, notamment depuis le début de la guerre contre l’Iran et les tensions sur le front nord.
La journaliste économique Adi Cohen, interrogée sur cette évolution, évoque une dynamique « qui pourrait échapper au contrôle du gouvernement ». Elle souligne notamment l'impact des décisions politiques sur les permis de construire, les freins budgétaires, et l’attentisme des acheteurs dans une période marquée par l’insécurité.
Ce repli des prix intervient alors même que la pression démographique ne faiblit pas, et que des milliers de jeunes couples et familles attendent encore de pouvoir accéder à la propriété. L’écart entre le rêve immobilier israélien et la réalité du terrain reste donc au cœur des préoccupations sociales.