Une Israélienne est devenue la sixième femme au monde à donner naissance à un bébé en bonne santé après une opération exceptionnelle ayant permis de déplacer son utérus et ses ovaires vers le haut de l’abdomen, afin de pouvoir suivre un traitement par radiothérapie contre un cancer du côlon. La naissance s’est déroulée il y a quelques semaines au centre médical Rabin – hôpital Beilinson à Petah Tikva, sous la direction du Professeur Ram Eitan, chef de l’unité d’oncologie gynécologique de l’établissement.
La technique, encore rarissime dans le monde, a été rendue possible grâce à un robot chirurgical da Vinci, qui a permis de déplacer l’utérus et les ovaires hors du bassin — zone ciblée par les radiations — vers le haut de l’abdomen, tout en conservant leurs connexions vasculaires. Ce n’est qu’après les traitements oncologiques que les organes ont été repositionnés dans leur emplacement naturel, ouvrant la voie à une grossesse.
Seules 18 femmes dans le monde ont subi une telle procédure à ce jour. Il s’agit là de la première en Israël ayant abouti à une naissance.
Le cancer du côlon touche habituellement les personnes d’âge mûr, mais la patiente israélienne était dans la trentaine lorsqu’elle a été diagnostiquée. La radiothérapie pelvienne rend généralement la grossesse impossible, car elle endommage de façon irréversible l’utérus. Jusqu’à récemment, aucune solution chirurgicale ne permettait de préserver cet organe chez les femmes jeunes atteintes de cancers.
Grâce à cette innovation, la médecine israélienne ouvre de nouvelles perspectives aux patientes désireuses de préserver leur fertilité tout en recevant des traitements lourds.
La patiente, dont l’identité n’a pas été rendue publique, a accouché par césarienne, également pratiquée par le professeur Eitan, est, aujourd’hui, en bonne santé, et a exprimé son souhait d’avoir d’autres enfants.
Cette technique avait été développée pour la première fois au Brésil en 2023 par le Dr Reitin Ribeiro, aujourd’hui basé à l’université McGill au Canada. Inspiré par ses travaux, le Pr Eitan a décidé d’adapter cette innovation en Israël, poussant les frontières de la médecine pour offrir une nouvelle chance aux femmes frappées trop tôt par la maladie.