Une enquête conjointe publiée ce jeudi par The Guardian, le site israélien Local Conversation et le magazine israélo-palestinien +972 affirme que 83 % des personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre étaient des civils. Cette proportion, que les journalistes disent avoir établie à partir de données de la Direction du renseignement militaire israélien (AMAN), est vivement contestée par Tsahal.
L'armée israélienne a immédiatement démenti ces allégations, déclarant que « les chiffres présentés dans l'article sont incorrects et ne représentent pas les données établies de Tsahal ».
L'enquête, qui porte sur les données jusqu'en mai dernier, établit que cinq Palestiniens sur six tués par les forces israéliennes étaient des civils. The Guardian qualifie ce ratio de « taux de massacres extrême, difficilement égalé au cours des dernières décennies de guerre ».
Sur les 53 000 Palestiniens tués selon les autorités sanitaires de Gaza, l'enquête identifie 7 330 membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien, ainsi que 1 570 autres « apparemment » des combattants, soit un total de 8 900 personnes. Cette comptabilisation aboutit à seulement 17 % de « combattants terroristes » - terme utilisé par les enquêteurs pour désigner les terroristes - contre 83 % de civils.
En réponse, l'armée israélienne maintient que « tout au long de la guerre, les services de renseignement procèdent à des évaluations continues du nombre de terroristes éliminés dans la bande de Gaza, selon diverses méthodes et en recoupant des informations provenant de diverses sources ».
Tsahal ajoute que « les affirmations présentées dans l'article sont non seulement erronées, mais reflètent également un manque de compréhension militaire fondamentale ».