Israël

Gestion du front intérieur: rapport critique du contrôleur de l'Etat

Le Contrôleur d'État Matanyahu Engelman a formulé de sévères critiques sur la gestion civile de la guerre Glaives de fer.

3 minutes
3 septembre 2025

ParGuitel Benishay

Gestion du front intérieur: rapport critique du contrôleur de l'Etat
Matanyahu Engelman. Photo by Miriam Alster/Flash90

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Le Contrôleur d'État Matanyahu Engelman a formulé de sévères critiques à l'encontre du Premier ministre Binyamin Netanyahou, du ministre des Finances Betsalel Smotrich et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les tenant pour responsables des défaillances dans la gestion du front intérieur depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre 2023.

Dans un rapport publié ce mercredi matin consacré à la gestion gouvernementale du secteur civil pendant les combats, Engelman écrit : "Des centaines de milliers d'habitants ont fait l'expérience directe des échecs du gouvernement israélien dans la gestion du secteur civil pendant la guerre Glaives de fer."

Le Contrôleur d'État a établi que le gouvernement a échoué pendant plus de 17 ans à désigner un organe unique responsable de la gestion du front intérieur en situation d'urgence. Cette carence a empêché le gouvernement de disposer d'une vision nationale complète des besoins civils pendant la guerre, notamment concernant le nombre d'évacués ou l'ampleur de la population nécessitant une assistance.

Le rapport identifie plusieurs défaillances majeures :

  • Manque de personnel dans les installations vitales

  • Pénurie de thérapeutes psychologiques

  • Absence de représentants des ministères dans les lieux d'hébergement des évacués

  • Non-application des décisions gouvernementales prises après le déclenchement de la guerre, due à l'absence de préparation préalable

  • Défaut de coordination entre les différents ministères

Bien que la responsabilité de la gestion du front intérieur ait été confiée au ministre de la Défense, celui-ci n'a pas reçu les pouvoirs nécessaires pour donner des directives aux ministères gouvernementaux, créant un vide dans la chaîne de commandement.

Responsabilités individuelles pointées du doigt

Binyamin Netanyahou : Le Premier ministre est critiqué pour n'avoir pas agi pendant ses 13 années de mandat afin de régulariser la gestion des aspects civils en situation d'urgence.

Betsalel Smotrich : Le Contrôleur note que le ministre des Finances n'a pas exercé ses prérogatives et n'a pas établi de centre de contrôle civil. Le Cabinet socio-économique sous sa responsabilité ne s'est réuni que 5 fois durant la première année de guerre, ne remplissant donc pas sa mission.

Yoav Gallant : L'ancien ministre de la Défense et ses prédécesseurs sont accusés de ne pas avoir régularisé le statut de l'Autorité nationale d'urgence et du Commandement du front intérieur, empêchant ces organes de fournir une réponse adéquate aux évacués.

Yossi Shelly : Le directeur général du bureau du Premier ministre est critiqué pour le mauvais fonctionnement du forum des directeurs généraux, qui a tenu 27 discussions sans prendre de décisions, nuisant à la gestion gouvernementale globale. Le bureau du Premier ministre ne disposait pas non plus de données suffisantes sur la population nécessitant des services.

L'entourage du ministre des Finances a réagi au rapport : "Les montagnes de juridicisation et de bureaucratie israéliennes ont dressé un obstacle majeur à la capacité de prendre des décisions et de les mettre en œuvre en temps réel, et de répondre rapidement aux besoins créés de manière urgente et immédiate, même en temps de guerre parmi les plus difficiles qu'ait connues l'État."

"Le ministre a certes reçu la responsabilité - mais sans l'autorité et la capacité de la mettre en œuvre", précise le ministère. "À titre d'illustration, au cours de la première semaine de guerre, le ministre a ordonné de transférer 5 millions de shekels à l'organisation Zaka pour le traitement des victimes du massacre, mais le transfert effectif n'a eu lieu que plusieurs mois plus tard en raison de lourdes procédures juridiques et bureaucratiques."

Le ministre met en avant la résistance de l'économie israélienne, les millions débloqués pour les réservistes et les personnes évacuées et estime que sa gestion a fait ses preuves en temps de guerre.

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