Après des propos antisémites proférés par l'une de ses journalistes, Radio-Canada a suspendu celle-ci et présenté des excuses publiques.

En reportage depuis Washington, la correspondante Élisa Serret commentait le déplacement du secrétaire d’État américain Marco Rubio en Israël, effectué peu après des frappes israéliennes contre des positions du Hamas au Qatar. Interrogée sur la position américaine par l’animateur Christian Lattreille, la journaliste a affirmé que « les Israéliens, en réalité les Juifs, financent une grande partie de la politique américaine » et qu’ils contrôlent « une vaste machine ». Elle a ajouté que les grandes villes des États-Unis ainsi qu’Hollywood seraient « dirigés par des Juifs ».

Ces déclarations ont immédiatement provoqué de vives réactions. Dans un communiqué publié sur son site, Radio-Canada a dénoncé des « stéréotypes antisémites, infondés et nuisibles », incompatibles avec ses règles professionnelles, et a annoncé la suspension de la journaliste « jusqu’à nouvel ordre ».

L’animateur Christian Lattreille a reconnu par la suite qu’il aurait dû interrompre sa collègue sur-le-champ et a présenté ses excuses aux téléspectateurs.

La controverse a également suscité une réaction politique. Le ministre canadien de l’Identité et de la Culture, Stephen Guilbeault, a rappelé que « l’antisémitisme n’a pas sa place au Canada » et qualifié ces propos de « discours dangereux ».

De son côté, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a dénoncé « la diffusion de mensonges antisémites » par le diffuseur public. Son vice-président québécois, Atta Yudin, a exhorté les autorités à tirer les leçons de cet épisode : « On ne peut pas minimiser ce type de rhétorique, qui fragilise le tissu social. »