Le tribunal a statué que Khalil, originaire de Syrie et ancien étudiant en master à l’université Columbia, avait omis des informations dans sa demande de green card, notamment sur son parcours professionnel et son engagement dans des organisations politiques. Le juge a ordonné son expulsion vers la Syrie ou l’Algérie.
Arrêté en mars dernier, Khalil avait passé plus de trois mois dans un centre de détention en Louisiane avant d’être libéré en juin grâce à une décision d’un juge plus libéral, qui avait estimé qu’un renvoi risquait de nuire à la politique étrangère des États-Unis. Mais l’administration Trump avait aussitôt fait appel et maintenu sa pression pour l’expulser.
Le juge Jimmy Couman a relevé notamment ses liens avec l’agence onusienne UNRWA et sa participation à la campagne « Against Apartheid » sur le campus new-yorkais. La défense a plaidé de simples « manquements techniques », mais s’inquiète désormais d’un processus d’appel expéditif et voué à l’échec.
Dans une déclaration, Khalil a fustigé une décision « fasciste », visant selon lui à « le punir pour son activisme et l’empêcher de défendre la cause palestinienne ». « Ils inventent des accusations sans fondement pour m’étouffer et me réduire au silence », a-t-il ajouté.
Pour Donald Trump et son administration, cette expulsion marque un succès politique. Le président et son secrétaire d’État Marco Rubio avaient personnellement fait de ce dossier un symbole dans leur lutte contre l’antisémitisme et les manifestations pro-palestiniennes sur les campus.
Reste à savoir si et quand Khalil sera effectivement renvoyé, et surtout vers quel pays. Celui qui était devenu une figure centrale des mobilisations étudiantes pro-palestiniennes aux États-Unis pourrait bien voir son avenir scellé loin de New York.