Une décision judiciaire qui fait scandale : Edward Katsura, accusé d'avoir enterré vivante l'adolescente Lital Yael Melnik, 17 ans, a été acquitté du chef de meurtre par le tribunal de district de Haïfa. Cette affaire tragique, qui avait bouleversé l'opinion publique israélienne, connaît un dénouement controversé qui suscite l'indignation des proches de la victime.
Le tribunal a invoqué le "doute raisonnable" pour acquitter l'homme de 53 ans du meurtre avec circonstances aggravantes, tout en le déclarant coupable d'homicide par négligence, de relations sexuelles illégales avec une mineure et de violation d'ordonnance judiciaire.
Les juges ont retenu la possibilité d'un "accident" : selon l'expertise de la défense, la jeune fille de 17 ans aurait pu perdre connaissance à cause d'une accumulation de dioxyde de carbone due à sa respiration par un tuyau, avant d'inhaler fatalement du sable et des graviers. En outre, la jeune fille aurait elle-même creusé ''sa tombe'', ce qui diminuerait la responsabilité de l'accusé.
Le tribunal a souligné que "l'acquittement de l'accusé du chef de meurtre ne diminue en rien la gravité de ses actes ni ne le libère totalement de sa responsabilité dans la mort de la victime". Il a été établi que "les actes et omissions de l'accusé ont rendu possible la réalisation du 'rituel' qui a conduit à la mort de la victime".
Cette version des faits contraste drastiquement avec l'accusation du parquet, qui soutenait que Katsura, infirmier dans un hôpital psychiatrique où il avait rencontré l'adolescente, avait délibérément décidé de la tuer en la recouvrant entièrement de terre sur un chantier de Kiryat Motzkin en octobre 2021.
"Mon cœur explose", a déclaré Ludmila, grand-mère de la victime, à l'issue du procès. "Il n'y a pas eu de justice pour Lital Yael."
Les avocats de la famille ont annoncé leur intention de demander au parquet de faire appel, dénonçant une "confusion tragique entre doute raisonnable et doute quelconque". L'affaire pourrait donc connaître de nouveaux développements devant une juridiction supérieure.
Selon l'acte d'accusation, l'accusé avait fait connaissance avec Lital Yael Melnik lors de son hospitalisation dans un établissement psychiatrique, alors qu'elle se trouvait dans un état émotionnel instable, et avait manifesté des sentiments à son égard.
Peu après sa sortie d'hospitalisation, et après que la victime eut développé une dépendance envers l'accusé, une relation personnelle et amoureuse s'était établie entre eux pendant environ six mois. Durant cette période, la défunte avait l'habitude de s'absenter de son domicile pour passer de longues heures en compagnie de Katsura.
En raison de cette situation, une ordonnance d'éloignement avait été émise contre lui et la jeune fille avait été classée comme "mineure en danger". Malgré l'existence de cette ordonnance, l'accusé avait continué à entretenir cette relation et à la rencontrer.
Le 1er octobre 2021, la victime s'était rendue chez Katsura et ils avaient passé de longues heures ensemble. Dans la nuit, des policiers s'étaient présentés au domicile de l'accusé pour localiser la jeune fille. L'accusé n'avait pas ouvert la porte, et après le départ des forces de l'ordre, il était sorti avec la victime.
Durant cette nuit, l'accusé et la victime avaient discuté de sa détresse psychologique et avaient décidé de creuser une sorte de tombe dans laquelle elle entrerait et serait recouverte par l'accusé de manière à pouvoir respirer à l'intérieur.
Par la suite, ils s'étaient rendus sur un chantier de construction où ils avaient creusé cette fosse. La victime s'y était allongée après avoir placé sa confiance en l'accusé. Elle avait introduit un tuyau dans sa bouche pour pouvoir respirer. Mais Katsura avait pris la décision de la tuer. Il avait alors entièrement recouvert son corps et son visage de sable et de graviers alors qu'elle était encore vivante.
Ensuite, l'accusé avait retiré le tuyau de la bouche de la victime, l'empêchant de respirer et de sortir de la tombe, causant ainsi sa mort dans d'atroces souffrances par étouffement.