La cérémonie nationale en mémoire des soldats tombés durant la guerre Glaives de fer s'est tenue ce jeudi sur le mont Herzl à Jérusalem, en présence des familles endeuillées, de personnalités publiques et de représentants de l'appareil sécuritaire.
Le président de l'État Itshak Herzog et le Premier ministre Binyamin Netanyahou ont pris la parole lors de cette cérémonie. Parmi les participants figuraient le président de la Knesset Amir Ohana, le chef d'état-major Eyal Zamir, le président de la Cour suprême Itshak Amit mais aussi le chef du Shin Bet, David Zini, et celui du Mossad, Dadi Barnea.
Le Premier ministre a ouvert son allocution en s'adressant aux familles d'otages dont les dépouilles sont encore aux mains du Hamas et aux familles endeuillées de la guerre : « Mon épouse Sara et moi-même apportons notre affection à chacun d'entre vous. Nous sommes déterminés à ramener tous les otages, jusqu'au dernier. Depuis le déclenchement de la guerre, lors de Sim'hat Torah il y a deux ans, nous pensons chaque jour à nos héros tombés au combat. »
« Je mesure l'ampleur de votre chagrin. Je connais ces vies bouleversées en un instant, ce moment où l'on réalise à quel point notre existence d'avant était heureuse. Je vous exprime la reconnaissance d'un peuple dont la vie est garantie grâce à vos proches disparus », a-t-il poursuivi, lui qui a également perdu un frère, Yoni, au combat.
Netanyahou a souligné l'unité nationale dans le conflit : « Juifs, Druzes, chrétiens, musulmans, bédouins, Circassiens – tous ont œuvré pour atteindre les objectifs de guerre, et nous les atteindrons. Il y a deux ans, nous avons eu une démonstration glaçante de ce qu'est un véritable génocide. Je ne parle pas d'un prétendu génocide dont on nous accuse – celui des diffamations antisémites. Le massacre du 7 octobre fut monstrueux au sens plein du terme : un carnage sans pitié de nourrissons, d'enfants, d'adultes et de personnes âgées. Si ces assassins l'avaient pu, ils auraient massacré chacun d'entre nous. Voilà le véritable génocide. »
Le Premier ministre a ensuite évoqué la riposte israélienne : « Nous avons rapidement compris le complot du régime fanatique iranien et de ses relais terroristes : ils voulaient étouffer l'État d'Israël dans un cercle de feu mortel. Mais nos ennemis n'ont pas pris en compte un élément : notre force intérieure. Nous nous sommes relevés comme un seul homme, nous avons mobilisé notre énergie, combattu avec une intensité sans compromis et déplacé le théâtre des opérations en territoire ennemi. Nous leur avons infligé des coups dévastateurs. Le peuple d'Israël s'est relevé. »
« Le combat n'est pas terminé. Mais une chose est claire : quiconque lève la main sur nous sait désormais qu'il paiera un lourd tribut pour son agression. Nous sommes déterminés à remporter une victoire qui influencera nos conditions de vie pour de nombreuses années », a-t-il affirmé.
Netanyahou a également rendu hommage à tous ceux qui ont combattu et oeuvré en territoire ennemi pendant cette guerre.
Il a conclu par un appel à l'unité : « Nous n'atteindrons tous nos objectifs que dans la cohésion interne, la solidarité mutuelle et le renforcement de ce qui nous unit plutôt que de ce qui nous divise. »

Photo: Yossi Zamir GPO
Le président Itshak Herzog a lui aussi ouvert son intervention par un message aux familles endeuillées : « Avec la permission du Ciel et de l'assemblée, je demande l'autorisation de me tenir devant vous aujourd'hui, familles endeuillées chéries et précieuses, en tant qu'émissaire d'un peuple entier, pour parler à vos cœurs. »
Citant le poète et père endeuillé Giora Fisher, Herzog a ajouté : « Vous, dont les horloges de vie se sont figées ces deux dernières années, et dont les jours ont été brutalement divisés en 'avant' et 'après' – vous savez parfaitement à quel point la blessure reste béante et ne cicatrise pas vraiment. Jamais. »
Le président a ensuite établi un lien entre les générations de deuil en Israël : « Un fil brûlant et douloureux relie ceux qui sont tombés depuis 1948, à travers toutes les campagnes d'Israël, jusqu'aux tombés de la terrible guerre de ces deux dernières années – de l'horrible tragédie du 7 octobre jusqu'aux tout derniers jours. Un fil de sacrifice, d'amour, d'héroïsme et de perte. »
Herzog a exprimé la gratitude de l'État au nom de la nation : « Je demande à m'incliner avec respect et à dire merci au nom de l'État d'Israël – pour les fils que vous avez élevés, des combattants pleins de courage qui n'ont pas hésité lorsqu'ils sont partis sauver l'État d'Israël, vaincre l'ennemi et ramener les otages. Grâce à eux et grâce à vous, nous sommes ici – nous ne l'oublierons jamais. »
Évoquant le retour des otages et des dépouilles, le président a déclaré : « On ne peut s'empêcher de sentir que même si ce n'est pas la fin, peut-être nous en approchons-nous, la gorge serrée par des larmes de douleur et aussi de soulagement mêlées. La mission n'est pas achevée – nous devons agir par tous les moyens pour que tous les corps d'otages soient ramenés à leurs familles et à leur repos éternel. »
Il a conclu par une mise en garde contre la division interne : « Je suis bouleversé de voir et d'entendre comment, même maintenant, alors que nous continuons d'enterrer nos morts, l'esprit de division, de polarisation et de haine refait surface. Notre frère avec qui nous sommes en désaccord n'est pas l'ennemi ! L'ennemi, c'est le Hamas, ceux qui veulent nous anéantir. »