Israël

Les contours d'une commission d'enquête sur le 7 octobre dessinés par le gouvernement

La question de la nature de la commission d'enquête sur l'échec du 7 octobre divise la société israélienne.

3 minutes
19 octobre 2025

ParGuitel Benishay

Les contours d'une commission d'enquête sur le 7 octobre dessinés par le gouvernement
Le juge Yossef Elron. Photo by Yonatan Sindel/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Si tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une commission qui enquêtera sur les défaillances ayant conduit au drame du 7 octobre 2023, la société israélienne est divisée sur la nature d'une telle commission.

Une partie de la population et en particulier l'opposition et le QG des familles d'otages mais aussi certaines familles endeuillées réclament la mise en place d'une commission d'enquête étatique, telle que prévue par la loi. Cette commission serait dirigée par le président de la Cour suprême, le juge Itshak Amit, qui en désignerait les membres.
La coalition et une partie de la population israélienne dont des familles d'otages et des familles endeuillées refusent que le juge Amit, hostile au gouvernement, dirige et nomme cette commission, craignant qu'il ne soit partial et que la commission enquête à charge contre certains acteurs faisant preuve de clémence pour d'autres.

Jusqu'à maintenant la question a été repoussée par le gouvernement qui estimait qu'il n'était pas judicieux de se préoccuper de l'enquête en pleine guerre.
Suite à des recours déposés devant la Cour suprême pour contraindre le gouvernement à agir dans ce sens, ce dernier s'apprête à déposer à la Knesset un projet de loi pour la mise en place d'une commission spéciale qui enquêtera sur le 7 octobre.
Selon cette proposition, la commission ne sera pas celle prévue par la loi mais une nouvelle formule qui recueillerait l'assentiment de la coalition et de l'opposition. Elle serait dirigée par un ancien juge de la Cour suprême et les membres seraient nommés à part égale par la coalition et par l'opposition. Elle devra examiner les responsabilités de l'ensemble des acteurs, sans en épargner aucun: échelon politique, militaire mais aussi le rôle de la Cour suprême ainsi que des mouvements de protestation civile qui ont précédé l'attaque du Hamas.

Deux noms circulent pour présider cette commission: le juge Yossef Elron qui vient de quitter son siège à la Cour suprême et que le ministre Yariv Levin aurait voulu voir prendre la présidence de cette institution et le juge Asher Kula, nommé par le gouvernement récemment au poste de commissaire pour les plaintes du public contre les juges.

La proposition doit être posée sur la table de la Knesset à partir de dimanche prochain, jour d'ouverture de la session parlementaire d'hiver. Un débat intense aura certainement lieu compte-tenu des divergences de vue à l'intérieur de la société et du fait que la proposition nécessite une entente entre la coalition et l'opposition, cette dernière refusant toute coopération dans le sens voulu par le gouvernement.

ActuJ